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QUE CHERCHEZ-VOUS ?

Aimons, car l’amour vient de Dieu. Qui aime connait Dieu.

8 Mai 2021, 21:26pm

Publié par Grégoire.

Aimons, car l’amour vient de Dieu. Qui aime connait Dieu.

« Comme le Père m’aime, moi aussi je vous aime. Demeurez en mon amour » Jean 15, 9.

Jésus nous aime. Son amour c’est Lui-même. En nous aimant, il nous a pris en Lui « Demeurez en mon amour » c’est « vous êtes en moi et mon amour imbibe tout ce que vous êtes ». 

C’est LA conversion chrétienne : croire que Jésus s’est installé partout dedans notre vie, dans nos activités et même nos pauvretés. Il s’est s’approprié tout ce que l’on est, qui est humain ou inhumain. Rien ne Lui échappe. Et notre coopération, c’est de tout vivre avec Lui, en Lui « demeurez en mon amour » sans juger par nous-même notre vie. Et vivre comme étant déjà au terme, parce que son amour, donc lui-même, est déjà victorieux de tout.

Et ça comment on le sait ? Comment a-t-on connaissance de sa victoire ? En aimant ! C’est Jésus qui nous le dit et nous le commande « Aimez-vous les uns les autres, c’est mon commandement, le seul » Pourquoi Jésus nous commande d’aimer ? C’est étonnant, nous y sommes obligé, on n’a pas le choix ! Pourquoi nous oblige-t-il à aimer ? Parce que l’amour c’est notre coeur transformé par un autre : aimer c’est expérimenter que notre plus grande transformation ne vient pas de nous.

On devient bon, quand on laisse un autre nous attirer. Toucher la bonté d’un autre nous transforme au plus profond. C’est pour ça St Jean insiste : « Bien aimés, aimons-nous les uns les autres, car l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connait Dieu. Celui qui n’aime pas ne connait pas Dieu car Dieu est amour ! »

Notre seul travail sur terre c’est aimer. Comme dit St Jean de la Croix « au soir de cette vie nous serons jugés sur l’amour ». on ne sera pas jugé sur ce qu’on a compris ou notre pureté de vie ou sur nos résultats. Mais sur notre coeur transformé par un autre. C’est pour cela que Jésus dit aux pharisiens, ces satisfaits d’eux-mêmes : « les prostituées et les publicains vous précèderont au Paradis »

Mais nous, on n’aime pas d’aimer. Ou on limite l’amour a ce qui est beau, pur, spirituel, surtout sans le corps, sans passions et très moral. Parce qu’on regarde seulement les résultats. On a même prêché un temps qu’aimer c’était souffrir, qu’il fallait se méfier de l’amour. 

Or Jésus proclame la victoire de l’amour à Cana, en multipliant le vin : c’est pas très spirituel ?! Ou en acceptant le geste de Marie Madeleine qui verse du parfum sur ses pieds, et puis en se livrant sans défense à la croix : car alors il s’empare de tout notre univers physique, de toutes violences humaines et même de la mort.

Et on en vit par l’Eucharistie, pur don d’amour dans un morceau de pain, pour nous demander de faire taire notre raison qui veut constamment tout mesurer, qui veut des choses propres, pure ou très éthérée.

Or, l’intelligence qui veut mesurer l’amour c’est exactement le démon, qui cherche une pureté intellectuelle, un idéal, être sans tache et sans défaut, plutôt qu’aimer quelqu’un. Chercher la pureté avant l’amour, c’est chercher sa propre perfection, refuser toute dépendance et surtout refuser de se salir les mains. 

Aimer, c’est accepter d’être attiré par un autre, qu’un autre soit source pour nous, que ça touche notre coeur, que ça nous fasse sortir de nous-même. On aime quand une autre personne devient plus importante que notre travail, que ce qu’on fait. Aimer c’est être agrandit par un autre, sortir de soi parce qu’un autre nous boulverse, nous agrandit, nous émerveille. Un autre devient notre repos, notre joie « je t’aime parce que c’est toi ».

Aimer n’est pas confortable. Pourquoi ? Parce que aimer implique nécessairement notre corps. La connaissance peut s’abstraire du corps, mais pas l’amour : aimer implique nos passions, notre sensibilité, notre passé, ça réveille tout un milieu en nous plus ou moins obscur et ça touche surtout ce qu’on a de plus intime, de plus personnel, donc de plus vulnérable.

Du coup, on refuse souvent de se laisser rejoindre profondément, parce qu’on veut gérer les choses, les mesurer. On veut une juste distance, des choses très réfléchis, soupesées et puis, aimer un autre c’est risqué. Ça blesse. Et du coup on évite d'ouvrir son coeur, de révéler ses vulnérabilités, les lieux où on est plus fragile et on reste seul avec soi-même.

Le plus grand refus de vivre, de renaitre, de rajeunir, c’est certainement le refus volontaire d’aimer. C’est ça le démon : il est seul avec sa pureté intellectuelle, sa logique infaillible. Il est satisfait de lui-même. Pur, impeccable, lisse, mais sans amour. Et sans fécondité !

Or, un coeur pur, aimant c’est celui qui vit tout avec Jésus : ses désirs d’aimer, ses erreurs, ses passions. Mais qui cherche à aimer. Parce que Dieu est amour. On ne connait l’amour de Jésus qu’en aimant Celui ou celle que Jésus aime et qu’il met à coté de nous. C’est son commandement nous aimer les uns les autres, on n’a pas le choix !

Jésus nous montre comment on doit choisir d’entrer dans une dépendance vitale les uns vis à vis des autres : aimer c’est être comme un enfant dépendant de sa mère. C’est la première manière dont on a été aimé. Quelqu’un qui est là pour nous et qui nous a nourrit avec tout son être et en premier avec son corps. C’est l’eucharistie, mais c’est d’abord vrai de tout enfant porté par sa mère. 

Aimer c’est se livrer, livrer ce qu’on a d’intime, de personnel, sans façade, se livrer tel qu’on est avec ses fragilités, accepter d’être comme a nu, dévoiler son coeur, accepter d’être vulnérable, sans protection. C’est cela l’évangile : Jésus qui nous donne tout, qui se livre entièrement. 

Bien sur ça implique de pardonner, d’être généreux, de nous donner. Mais pardonner, être généreux, nous donner, c’est encore nous, c’est encore faire quelque chose pour l’autre. Or, il ne s’agit pas de faire quelque chose, mais de laisser un autre débarquer de plus en plus dans notre vie. Et donc se livrer à un autre pour qu’il soit source de vie pour nous.

Me livrer tel que je suis. Sans séduction. Sans rôle à jouer. Sans chercher à plaire. Chercher à recevoir un autre, pour le laisser être source pour moi. Parce que l’amour c’est mon coeur, ma personne qui se bonifie par un autre. Jésus en m’aimant me rend bon.

Je ne connais Jésus, je ne touche la bonté du Père, que si je choisis chaque jour de me livrer : de me rendre dépendant pour Le recevoir vraiment. Aimer, c’est tout donner, pour recevoir un autre qui, dans son existence, dans sa personne, devient source de ce qui a de plus personnel en moi et que je ne peux réaliser par moi-même.

Cela réclame de manifester notre besoin d'aimer et d'être aimé. De mendier notre attente que l'autre devienne une source pour nous. Sans cela, il n'y pas de connaissance personnelle de Jésus. C’est pour cela que c'est la volonté de Jésus sur chacun de nous : « Aimez-vous les uns les autres, c’est ce que je vous commande »

Grégoire +

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