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QUE CHERCHEZ-VOUS ?

Sons of Kemet

30 Octobre 2018, 01:51am

Publié par Grégoire.

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Il n'y a que du présent, qu'une hémorragie éternelle de présent..

28 Octobre 2018, 02:36am

Publié par Grégoire.

Il n'y a que du présent, qu'une hémorragie éternelle de présent..

« Un fou est quelqu’un centré sur une blessure ancienne. Il la veille. Il la chérit. Il nous faut lui voler la puissance de sa concentration et la déplacer, la lancer sur ce qui nous fait face aujourd’hui, maintenant. Fou est celui pour qui rien n’arrive que du passé. Saint est celui pour qui tout Est éternellement neuf.

C'est très beau d'aller vers un solitaire, cela donne des frissons comme d'approcher un animal sauvage et doux. Le malheur c'est que, si vous réussissez à attraper un solitaire, vous le perdez : il n'est plus seul."

Christian Bobin.

 

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Le changement d'horaire vu par les Bretons

27 Octobre 2018, 17:52pm

Publié par Grégoire.

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Anémones..

26 Octobre 2018, 00:02am

Publié par Grégoire.

Anémones..

Se faire ensorceler — il n'y a rien de plus simple. C'est un des plus vieux trucs du printemps et de la terre : les anémones. Qui sont inattendues, d'une certaine manière. Elles surgissent des frémissements brunis de l'année écoulée, en des lieux négligés où sinon le regard ne s’arrêterait jamais. Elles flambent et elles planent, oui, c'est ça, elles planent, ce qui est dû à la couleur. Cette ardente teinte violacée qui n'a plus de poids à présent. Car ici, c'est l'extase, même si elle est assourdie. La « carrière » — autre chose déplacée ! « Le pouvoir » et la « publicité » — choses ridicules. Certes, ils avaient arrangé une grande réception, là-haut à Ninive, fait ripaille et moult ribotes. Rutilants — au-dessus des têtes, les lustres en cristal flottaient, tels des vautours de verre. À la place d'une pareille impasse, encombrée et bruyante, les anémones ouvrent un couloir secret vers une fête authentique, d'un silence absolu.

Tomas Transtrômer

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L'ego dans tous ses états

24 Octobre 2018, 03:02am

Publié par Grégoire.

L'ego dans tous ses états

Le 23 avril dernier, le Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprise de Rouen avait invité Samuel Rouvillois, titulaire d’un doctorat de philosophie, à leur parler de l’ego dans le monde de l’entreprise.

“L’ego, qu’il soit surdimensionné ou inexistant, est omniprésent dans notre vie !”

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Le ciel a des susceptibilités de biche.

22 Octobre 2018, 01:06am

Publié par Grégoire.

Photo by @yanni_rawat

Photo by @yanni_rawat

Le ciel a des susceptibilités de biche.

Les jouets de notre enfance sont des petits bossus qui s’essoufflent à nous suivre. Un jour ils s’effacent, nous regardent nous éloigner, continuer une vie plus belle de ne s’appuyer sur rien. Sur rien, vraiment ? Nos livres savants et nos musiques profondes sont des poupées adultes.

 

J’écoute le bruit que fait l’araignée d’eau courant sur l’étang. Je frissonne au passage d’un ange pressé de rentrer chez lui. 

Les enfants sont les vrais moines : ils adorent l’invisible dont ils perçoivent chaque respiration. Regarder attentivement chaque escargot qui s’en va en carrosse à Versailles, c’est leur ascèse. Et puis ils renoncent. On dit qu’ils grandissent. En vérité ils lâchent leur dieu. Quelques-uns poursuivent, traversent le monde en tenant dans le creux de leurs mains une pensée scintillante d’être puisée à la source du cœur. Toute la sainteté de la vie consiste à garder intacte cette chose qui n’a pas de nom, devant quoi même notre mort recule. Une pensée, mais non exprimable. Un amour, mais non sentimental.

Christian Bobin, la nuit du coeur.

 

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À la mesure de l'univers

20 Octobre 2018, 01:54am

Publié par Grégoire.

À la mesure de l'univers

«Et maintenant, il est trop tard, répond Ari, pétri de remords. Anna esquisse un sourire, elle lui caresse à nouveau la main et lui dit, quelle sottise, il n’est jamais trop tard tant qu’on est en vie. Aussi longtemps que quelqu’un est vivant.» 

Après plusieurs années d'absence, Ari rentre en Islande. Il est devenu éditeur et a récemment quitté sa femme. À Keflavík, la neige recouvre tout mais les souvenirs affleurent. Dans ce village de pêcheurs interdits d’océan, marqué par la présence d’une base militaire américaine, Ari retrouve de vieilles connaissances. Lâchetés, trahisons et amours du passé resurgissent alors que le père d’Ari se meurt. 

Poursuivant le diptyque commencé avec D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds, Jón Kalman Stefánsson entremêle les destins singuliers des habitants de cette île immuable et mélancolique.

Jón Kalman Stefánsson, À la mesure de l’univers. Trad. de l’islandais par Éric Boury. Gallimard, 438 p.

 

" Combien de jours vivons-nous sur cette planète, qui, au fil d'une vie, comptent réellement, de jours où des choses sont susceptibles d'advenir, qui rendent notre existence plus lumineuse et plus pleine le soir qu'elle l'était le matin — combien de jours ? "

"... il hésite en voyant une pancarte qui propose en anglais et en Islandais Massage. Nudd.
Une vague de chaleur lui parcourt le corps. 
Il ferme les yeux.
Pourquoi faut-il que nous soyons si démunis  face au désir sexuel, pourquoi ne pouvons-nous  pas simplement le ranger dans notre poche pour ne l'en sortir qu'au moment approprié ? Quand la  machine immémoriale du désir se met en route chez Ari, comme elle le fait régulièrement chez  tout le monde sans se soucier de l'heure, du jour, ou de l'endroit où nous sommes dans l'existence, pour emplir notre sang de l'envie d'une chose   excitante, exaltante, d'un objet tout en vulgarité ou en délices charnels, il est arrivé qu'Ari aille sur Internet et qu'il entre les termes erotic massage dans le moteur de recherche, cela explique peut-être la gêne qu'il ressent à la vue de cette  pancarte innocente qui annonce Massage — Nudd.  Ari ouvre les yeux, il pose sa main sur la poignée, entend le chauffeur accélérer brutalement comme pour se mettre à l'abri, comme pour n'être pas témoin de cette chose-là, puis il disparaît en bas de Hafnargata. La porte est fermée à clef. Ouf, se dit Ari, soulagé, mais c'est alors, qu'une voix  rauque et masculine rompt le silence : Tu as rendez-vous, l'ami ? " ...

— à quel moment vit-on vraiment, et pourquoi l'amour se change-t-il en une habitude qui apporte à l'être humain plus de sécurité que de bonheur ? Oui, comment se fait-il qu'avec les années, on ait de plus en plus de mal à discerner l'amour de l'habitude tu ne trouves pas ça terrifiant, doit-on simplement l'accepter ? S'il y a une chose qui devrait être évidente, c'est bien l'amour, non ? D'ailleurs, n'est-ce pas ce que vous, les poètes, êtes censés nous aider à comprendre  — et vous pourriez peut-être nous expliquer,  comme ça, en passant, pourquoi les gens peinent tellement à être heureux ; je veux dire, à quoi servent les poètes s'ils ne sont pas capables de nous aider à vivre ?

Jón Kalman Stefánsson, À la mesure de l’univers.

Trilogie exceptionnelle de ce poète Islandais..
Trilogie exceptionnelle de ce poète Islandais..
Trilogie exceptionnelle de ce poète Islandais..

Trilogie exceptionnelle de ce poète Islandais..

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la sensation d'une bienveillance tramée dans le tissu parfois déchiré du quotidien...

18 Octobre 2018, 01:44am

Publié par Grégoire.

la sensation d'une bienveillance tramée dans le tissu parfois déchiré du quotidien...

C’est toujours très délicat de trouver un titre à un livre, surtout à une époque où les livres sont en danger de disparaitre. Le titre c’est le visage, et pour trouvez le titre la plus part du temps je vais chercher à l’intérieur du manuscrit.

Un assassin blanc comme neige, c’est tout simplement le nom de baptême que j’ai donné à Dieu c’est à dire à celui auquel je pense quand je découvre un oiseau mort, à  celui aussi auquel je pense quand me revienne en tête les visages de mon père disparu, d’une amie sous la terre depuis une 15aine d’années, et ainsi de suite.. parce que celui qui a fait le monde, et qui n’arrête pas de le faire, de le tenir à bout de bras, à chaque seconde qui passe, c’est aussi celui qui le défait, qui le détricote; l’auteur de la vie est aussi l’auteur de la mort, et en tant que tel, il mérite aussi le nom d’assassin, mais pour être aussitôt disculpé, je le qualifie de blanc comme neige, c’est à dire, on pourrait résumé en disant c’est un assassin innocent, on pourrait dire en allant un peu plus loin, qu’il n’y a pas de mal dans la mort. 

ça va très loin de dire ça, l’intérêt de l’écriture c’est d’aller très très très loin, et d’être comme défait par sa propre pensée, ou par la saisie de quelque chose qui n’était pas prévu.. et je redis ce que je viens de dire : il n’y a aucun mal dans la mort, et aucune peur a en avoir… plus le temps passe avec son jeu d’épreuve si je puis dire, plus j’entrevois un fond d’extrême bienveillance dans le cours des choses, dessous le temps, dessous la douleur, dessous la dureté, dessous le mal, je vois, un peu comme quelqu’un qui marche dans un sous-bois, et qui n’aurait plus accès direct au soleil, mais qui en percevrait la petite monnaie de tache d’or sur les feuilles, sur le chemin, un peu partout, voir même sur ses mains ou sur son visage, je vois l’or qui est au fond, qui fait le fond même de cette vie, la substance dorée, lumineuse, qui fait le fond de cette vie, une substance, au fond qui me semble tenir en 1 seul mot, c’est celui de Bonté  … par bonté j’entend quelque chose de très précis, de très ferme, de non sentimental, de perpétuellement agissant, alors qu’on peut dans cette vie, chacun de nous peut se penser abandonné. 

Christian Bobin.

 

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Nous sommes tous des naufragés de l’éternel...

16 Octobre 2018, 00:50am

Publié par Grégoire.

Nous sommes tous des naufragés de l’éternel...

Tout se passe dans cette vie comme s’il nous fallait avaler l’océan…

La mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d’abord, éclaboussures, affolements dans les buissons, battements d’ailes et fuites en tous sens. Ensuite, grands cercles sur l’eau, de plus en plus larges. Enfin, le calme à nouveau, mais pas du tout le même silence qu’auparavant, un silence, comment dire : assourdissant.

Les arrachements nous lavent. La mort a beaucoup de vertus, notamment celle du réveil: une porte s’ouvre en nous, que notre inattention maintenait fermée. la mort brise la fenêtre vers laquelle nous n’approchions plus et elle fait venir de l’air, un ressouvenir du ciel.

Quand quelqu’un disparait, le silence de la mort révèle d’un coup ce qui était comme un secret en plein jour, toutes ces choses qui rôdent dans l’éclat d’un regard, d’un rire, qui faisaient que la personne était unique. Ceux qui ont disparus mêlent leur regard au nôtre, comme si la vie ne finissait pas, comme si elle était un livre dont aucun lecteur ne pourra jamais dire: « ça y est, je l’ai lu ». 

Les cimetières sont des zones de friches entre le présent et l’éternel. Lieux apaisés, ils sont les moins morbides qui soient, moins qu’un Mac Do : ces endroits voué au commerce rude. Dans les cimetières, le commerce c’est fini. Les sourires plastiques, c’est fini. Il ne reste plus qu’une vérité déchirante et très douce, réellement nourricière, des fleurs qui fanent sur des tombes magnifiquement ordinaire et goûtent à une mort non tragique.

Christian Bobin.

 

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Rien que le présent, blanc, vide.....

14 Octobre 2018, 00:49am

Publié par Grégoire.

Rien que le présent, blanc, vide.....

N'apprends qu'avec réserve. Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre, ce que naïf, soumis, tu t'es laissé mettre dans la tête — innocent ! — sans songer aux conséquences.

Henri Michaux

Rien que le présent, blanc, vide.....
Rien que le présent, blanc, vide.....

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Les migrants : quoi entre un accueil généreusement naïf et la peur d'une conquête religieuse par ces arrivées massives ?

12 Octobre 2018, 02:55am

Publié par Grégoire.

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L'INSTANT

10 Octobre 2018, 00:36am

Publié par Grégoire.

L'INSTANT

Dieu n'a rien de plus en abomination que le conventionnel, rien, ni l'hérésie ni le péché. Et tu peux le comprendre sans peine : en effet, comme Dieu est une personne, tu conçois combien il lui répugne de voir qu'on veut lui fermer la bouche à coups de formules, en le régalant d'officielles solennités, de formules conventionnelles, etc. En vérité, justement parce que Dieu est une personne, au sens plein du mot, il lui est infiniment plus répugnant d'être l'objet de l'officiel qu'il ne l'est à une femme de voir qu'on la demande en mariage en suivant la formule des convenances.

Sôren Kierkegaard

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La pléthorite abrutissante zappogène autocentrée et stressante

8 Octobre 2018, 02:33am

Publié par Grégoire.

La pléthorite abrutissante zappogène autocentrée et stressante

 

Nous avons souligné combien nous fonctionnons sur les modes du bougisme, de l'hyperactivité et de l'hyperconsommation, Les conséquences négatives sont largement démontrées. Non seulement elles se manifestent dès à présent, mais elles amendent l'avenir de nos sociétés. Elles sont économiques, écologiques et sociales ; mais pas seulement. Elles fragilisent aussi et mettent en danger notre vie intérieure. Car ces modes de vie contribuent à fragiliser cet équilibre esprit-âme-corps, à rompre l'unité de cet axe par la dispersion et l'épuisement qu'ils entraînent.

La logique de perturbateurs/ distracteurs/ déviateurs de l'orientation naturelle de l'âme, telle que nous la proposent les Sages du désert, reste à cet égard très éclairante. À ce stade, et à l'instar des perturbateurs endocriniens qui modifient notre homéostasie biologique intime, nous pouvons utiliser aujourd'hui le terme de «perturbateurs de notre intériorité». Christophe André parle de «psychotoxiques». 

Au XXIe siècle, ce sont le bruit, les images, la publicité, la multiplication des plans à la télévision, le marketing, la surabondance matérielle, l'érotisation massive des relations, l'hypervalorisation du narcissisme, les démesures financières, les appels téléphoniques et sms incessants, la dictature de la disponibilité permanente, la dispersion digitale, les renforcements narcissiques, Nous sommes saturés de bruits et de paroles. Nous en sommes envahis dans les rues, supermarchés, le métro par l'omniprésence des messages publicitaires et des chansons. 

Dans nos foyers -tous sommes inondés d'informations voire de verbiages par le biais de la télévision, de la radio et d'Internet. Le monde est celui d’un flux continu d'informations, de désirs et de consommation. Comme dit Barak Obama devant des étudiants : « Avec les Ipod et les ipad, les Xbox et les Playstations, l'information devient une distraction, une diversion, plutôt qu'un moyen d'autonomisation. » Un ancien stratège de Google, James Williams, résume la situation en ciblant les géants d'Internet comme responsables de «la forme la plus importante, standardisée et centralisée de contrôle de l'attention dans l'histoire de l'humanité ».

Il n'y a pas que certaines espèces animales qui sont en voie d'extinction. L'accès au silence et à l'écoute aussi. C'est ce que démontre le bioacousticien américain Gordon Hempton, fondateur et vice-président de One Square Inch of Silence. Depuis 35 ans, il répertorie les zones de notre planète encore à l'abri des nuisanceS sonores humaines. Selon ses recherches, à peine une cinquantaine d'endroits restent intouchés par des bruits de nature humaine, comme le bruit des avions de la production industrielle ou des autoroutes. 

L'Organisation Mondiale de la Santé place la pollution sonore au deuxième rang des menaces sur la santé publique, après la pollution de l'air. Aujourd'hui, les espaces de silence se sont réduits comme peau de chagrin. On parle partout et tout le temps. Il n'y a plus de moments d'interruption silencieuse, en particulier chez les plus jeunes. Mais ne nous y trompons pas, l'ennemi du silence, ce n'est pas seulement le bruit, c'est aussi la peur du silence. La connexion permanente, l'incessant flux de paroles imposé par les nouvelles technologies, la dépendance au téléphone portable, conduisent à le redouter. On se force parfois à parler pour éviter les « blancs ». Mais où est le problème ? Parfois, on n'a rien à dire. C'est un fait, et ce n'est pas un mal. Et parler pour ne rien dire peut, au contraire, revenir à noyer des paroles qui elles ont de l'importance. Pourtant, le silence est cet état dans lequel nous faisons retour sur nous-mêmes, nous approfondissons notre être ; un état dans lequel nous  méditons, rêvons, créons, réfléchissons, pleurons, prions. 

Alain Corbin, dans un ouvrage nécessaire, distingue plusieurs types de silence. Le silence absolu est d'abord religieux, c'est celui décrit par Bossuet, au XVIIe siècle, qui revient sans cesse sur la grandeur et la nécessité du silence pour entendre la voix de Dieu, Ensuite, les romantiques du 19e siècle, en consacrant l'âme sensible, ont loué les silences de la nature, du désert et des mers, de la montagne et de la campagne. Cette quête silencieuse demeure, à la marge, dans notre société contemporaine, avec, par exemple, la pratique des retraites en monastère, celle des randonnées solitaires en pleine nature ou encore de la méditation. Et enfin le silence de l'amour, si magnifiquement dépeint par le dramaturge Maurice Maeterlinck:  « Ce que vous vous rappellerez avant tout d'un être aimé profondément, ce ne sont pas les paroles qu'il a dites ou les gestes qu'il a faits, mais les silences que vous avez vécus ensemble ; car c'est la qualité de ces silences qui seule a révélé la qualité de votre amour et de vos âmes. »

Nos modes de vie altèrent en profondeur notre perception du temps. Nicole Aubert, sociologue et psychologue, professeur émérite à l'ESCP Europe, démontre comment la métaphore traditionnelle du temps qui passe et s'écoule a succédé depuis peu à celle d'un temps qui se comprime et s'accélère, d'un temps qui nous échappe sans cesse et dont le manque nous obsède. L'avènement de la communication instantanée et la dictature du temps réel et du fameux « ASAP » sont en train de changer radicalement notre culture temporelle. L'urgence a envahi nos vies : il nous faut réagir « dans l'instant », sans plus avoir le temps de différencier l'essentiel de l'accessoire. D'une certaine façon, même notre temps libre est considéré comme un temps de travail par la pression de la société de consommation et du marketing, Le temps devient donc un défi permanent voire un adversaire, On ressent de plus en plus le besoin de le ralentir, Et il y a là quelque chose de paradoxal : nous en avons beaucoup plus que nos aïeuls et pourtant avons le sentiment aigu d'en manquer toujours.

La multiplication des opportunités de relations, de d'informations et de connaissances est en voyages, réalité source d'angoisse. Elle nous entretient dans l'illusion que tout est possible, alors que dans le meilleur des cas, on ne peut en réaliser à chaque instant qu'une seule. Nous sommes poussés volontairement au zapping permanent.

Christophe André résume ces effets collatéraux de la modernité en quatre points : externalité, pléthore, vitesse et interruption. Autrement dit éloignement de notre intériorité, surabondance, fonctionnement en mode réactionnel permanent et discontinuité.

Avec des mots crus, le cardinal Sarah souligne les  effets de ces perturbateurs sur notre vie intérieure : « Le monde moderne transforme celui qui écoute en un être inférieur. Avec une funeste arrogance, la modernité exalte l'homme ivre d'images et de slogans bruyants, tuant l'homme intérieur [...l. Dans les prisons lumineuses du monde moderne, l'homme s'éloigne de lui-même. II est rivé à l'éphémère, de plus en plus loin de l’essentiel. »

Tous ces perturbateurs diminuent nos capacités intellectuelles, affectives et physiques. Ils nous tournent vers du futile, du superficiel et de l'inutile, flattant notre animalité, flétrissant notre humanité. Christophe André estime, avec un humour sérieux, que nous sommes en train de devenir des « imbéciles  impulsifs » atteint d'une maladie grave : la pléthorite abrutissante zappogène autocentrée et stressante. Ce mode d'être-au-monde appauvrit la réflexion, nous rend instables, handicapés de l'introspection, incapables d'être dans la non-action. Ils nous carencent en calme, en continuité, en lenteur, en neutralité visuelle ou sonore. Comme leurs homologues endocriniens, les perturbateurs de l'intériorité s'accumulent silencieusement dans nos âmes. Ils accomplissent en nous, lentement mais sûrement, leur œuvre délétère rompant notre unité et notre alignement corps-âme-esprit. Un Père du désert l'avait dit « ce qui est immodéré et à contretemps ne dure pas et est plus nuisible qu'utile. »

Jean Guilhem Xerri, Prenez soin de votre âme. petit traité d'écologie intérieure, p337-342.

 

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Cette vie merveilleusement perdue à chaque seconde qui va... chez vous !

6 Octobre 2018, 21:55pm

Publié par Grégoire.

Cette vie merveilleusement perdue à chaque seconde qui va... chez vous !

Un seul en scène à la maison... ! 

Cette vie merveilleusement perdue à chaque seconde qui va..."
 
1h05 de lumières vives, fracassantes, sur notre vie quotidienne, pour se laver la tête et retrouver la vue, celle des enfants, sur notre vie, l'amour, nos quêtes intempestives d'exister, la mort dont nous ne savons rien sinon la frayeur qu'elle nous donne, l'incroyable qui nous entoure, la splendeur des jours sans histoires... 
-textes de C Bobin-
 
il suffit d'un salon, à partir de 20 personnes..
 
Soirées disponibles : les 13, 14, 15 nov, et du 19 au au 25 novembre.
 

«  Que restera-t-il de tout cela ? Notre contemplation : le temps que nous aurons passé à ne rien faire qu'à regarder par la fenêtre les papillons qui volent... tout ce temps nécessaire pour le levain de l'esprit, ce temps qui ne s'efface pas agit dans l'invisible, et continue d'agir même après notre disparition. »  Christian Bobin 

 

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L'hyperconnexion, une addiction et perte de contrôle de sa vie..?

6 Octobre 2018, 00:51am

Publié par Grégoire.

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La nuit du cœur

4 Octobre 2018, 00:56am

Publié par Grégoire.

La nuit du cœur

Tout commence à Conques dans cet hôtel donnant sur l’abbatiale du onzième siècle où l’auteur passe une nuit. Il la regarde comme personne et voit ce que, aveuglés par le souci de nous-mêmes et du temps, nous ne voyons pas. Tout ce que ses yeux touchent devient humain – vitraux bien sûr, mais aussi pavés, nuages, verre de vin. C’est la totalité de la vie qui est embrassée à partir d’un seul point de rayonnement. De retour dans sa forêt près du Creusot, le poète recense dans sa solitude toutes les merveilles «rapportées» : des visions, mais également le désir d’un grand et beau livre comme une lettre d’amour, La nuit du cœur
C’est ainsi, fragment après fragment, que s’écrit au présent, sous les yeux du lecteur, cette lettre dévorée par la beauté de la création comme une fugue de Jean-Sébastien Bach.

 

1

" La chambre numéro 14 de l’hôtel Sainte Foy à Conques est percée de deux fenêtres dont l’une donne sur un flanc de l’abbatiale. C’est dans cette chambre, se glissant par la fenêtre la plus proche du grand lit, que dans la nuit du mercredi 26 juillet 2017 un ange est venu me fermer les yeux pour me donner à voir.

 

Dans l’abbatiale, on donnait un concert. Je regardais la nuit d’été par la fenêtre, ce drapé d’étoiles et de noir. Un livre m’attendait sur la table de chevet. Mon projet était d’en lire une dizaine de pages, puis de glisser mon âme sous la couverture délicieusement fraîche de la Voie lactée.

 

Mais.

 

Mais en me penchant pour fermer les volets de bois, je vis les vitraux jaunis devenir plus fins que du papier et s’envoler. Le plomb, le verre et l’acier qui les composaient, plus légers que l’air, n’étaient plus que jeux d’abeilles, miel pour les yeux qui sont à l’intérieur des yeux. Des lanternes japonaises flottant sur le noir, épelant le nom des morts. À cette vue je connus l’inquiétude apaisante que donne un premier amour.

 

[…]

Christian Bobin, la nuit du coeur.

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Prenez soin de votre âme

2 Octobre 2018, 00:56am

Publié par Grégoire.

Prenez soin de votre âme

Mal-être, souffrances psychiques, sexualité en berne, dépendance aux écrans, rapport démesuré au travail, perte de sens, solitude… Ces manifestations pointent toutes vers la souffrance de notre âme. Or si les psychothérapies et la pharmacologie sont précieuses, elles ne permettent pas de la « guérir ». Et pour cause, tous ces troubles ont leur origine au plus profond de nous, au-delà de notre biologie et de notre mental. Ils renvoient à des tensions intérieures que les plus grandes traditions spirituelles de l’humanité ont identifiées, explorées et accompagnées. Leur soin relève non pas tant d’un traitement que d’une Sagesse de vie.
Dès les premiers siècles du christianisme, les Pères du désert ont développé une véritable « pharmacie de l’âme » dont la vertu est de contribuer à la santé spirituelle. Leur médecine, considérée comme « l’art des arts et la science des sciences », est faite de sobriété, de pratiques méditatives et d’hospitalité.

 

Elle apparaît d’une urgente actualité et d’une étonnante pertinence.
Pour apprendre à mieux vivre, laissez-vous guider par ces thérapeutes, véritables médecins de l’intériorité. Alors, vous prendrez soin de votre âme et vous cultiverez votre écologie intérieure.

 

Psychanalyste et biologiste médical, ancien interne des hôpitaux de Paris et diplômé de l’Institut Pasteur, Jean-Guilhem Xerri a intégré dans sa pratique de thérapeute la méditation. Il a participé à diverses missions nationales sur la santé et l’exclusion. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont À quoi sert un chrétien (2014) qui a reçu le prix de l’Humanisme chrétien.

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