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QUE CHERCHEZ-VOUS ?

Ouvre-toi à moi

4 Septembre 2021, 22:08pm

Publié par Grégoire.

Ouvre-toi à moi

« Après lui avoir touché les oreilles, la langue, Jésus gémit et dit : effata, ouvre-toi »

Jésus vient dévoiler ce qui nous est caché. Nous n’avons aucune expérience de Dieu, ni de ce que devrait être notre état normal. Tous sommes nés avec le coeur malade,  errants, dans un état d’abandon : nous n’avons plus ce lien premier avec notre père. Nous ne connaissons pas notre source, ni où on va. Du coup nous sommes malades d’efficacité, de reconnaissance, de vouloir prouver qu’on est quelqu’un par ce qu’on fait.

Et Dieu nous venge de cette injustice : « LA vengeance de Dieu » c'est pour Lui de prendre l’initiative de s’incarner, de se faire notre frère, l’un de nous. Celui dont on a été séparé prend « sa revanche » en se révélant comme jamais, en nous donnant de toucher sensiblement QUI il est et qu’il est là pour nous. On vient à l’Eglise en mendiant, comme des pauvres, pour laisser Jésus nous toucher, nous parler, nous aimer.

C'est cela notre « force » : Jésus prend chacun à part pour qu’on soit pris par sa personne. Toutes ses paroles et ses gestes sont là pour nous laisser prendre par LUI.

Autrement dit, nous ne sommes pas 'en chemin vers Dieu', ni là pour arriver à quoi que ce soit, mais pour nous laisser ouvrir nos yeux, nos oreilles à sa présence et toucher que nous ne sommes jamais seul. Et Jésus se sert surtout de ce qui est abimé, mort, perdu en nous pour nous conduire à Lui, nous imbiber de Lui.

Jésus veut qu’on sache qu’il est là pour nous. Jésus veut avoir accès à tout ce qu’on est. Sa parole nous dit sa personne et sa présence. Elle est plus réelle que tout ce que nous voyons. Et Jésus gémit comme « La création tout entière gémit dans les douleurs d’un enfantement qui dure encore ». Il s’agit de notre enfantement : Jésus nous prend en Lui.

Le don de Jésus est une nouvelle naissance, une nouvelle création. Toute notre existence est reprise. Et c’est divin : c’est invisible mais plus réel que tout ce qu’on voit. Pour cela, je ne peux m’en servir. Comme l’Eucharistie : ce n’est plus du pain, c’est Jésus, entièrement donné à chacun. Celui qui contient tout, éternel.

Nous, on voudrait qu’il y ait des changements visibles comme pour ce sourd. Or, ce don, oui il reprend tout, mais je ne peux pas m’en servir. Ce n’est pas utilisable. C’est quelqu’un. C’est cela ce que Jésus apporte : sa présence qui est plus réel que tout ce que je vois. Il vient nous faire entendre Celui qui depuis toujours nous appelle par notre nom. Il est La Réalité. Plus présent à nous que nous-même.

C’est pour ça que toutes les paroles de Jésus conduisent à cette parole unique « Je suis ». Seul Dieu est Celui qui est depuis toujours, Celui est partout, en qui nous sommes. Mais nous, nous ne le voyons pas parce qu’il est trop proche, il est trop lumineux pour nous. Ça nous aveugle. Alors il vient là où on a mal, là où on est blessé, là où on ne peut plus s’en sortir. Et il vient faire ces gestes intimes, murmurer à notre oreille notre nom, gémir comme une mère qui nous porte en silence. Il faut lui demander de nous toucher, de nous embrasser !

Jésus n’est pas venu « faire quelque chose », réaliser une mission, mais se dire à nous, nous mettre en Lui, nous faire connaitre son regard, son amour pour nous. Voilà LA grande guérison : connaitre Dieu, notre origine, de l’intérieur. Le laisser s’unir à nous. Le laisser nous aimer tel qu’on est. Pour vivre de Lui, malgré nous.

Giovanni Maria Batista +

 

 

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Occupation des failles et du presque rien

1 Septembre 2021, 16:41pm

Publié par Grégoire.

Occupation des failles et du presque rien

« Le passé simple n’existe pas. Il n’y a que du passé compliqué », me disait une enfant réfugiée venue prendre des cours de français. Et sa langue, par ailleurs, ne possédait pas notre équivalent du futur.

Elle compensait par l’espoir cette inégalité de conjugaison des temps et de vie. C’est auprès de ces oubliés, les « à la marge », que se cache l’essentiel, là où nous ne voyons que des failles et du rien.

Ceux qui n’ont qu’un passé compliqué sans futur, ces marginaux que nous pourrions à notre tour devenir, réfugiés, migrants, handicapés, nous révèlent des parts de cet essentiel dont ils sont les prophètes.

Jean-François Debargue

Occupation des failles et du presque rien, éditions du Lys bleu. 192p, 20€

https://www.lysbleueditions.com/produit/occupation-des-failles-et-du-presque-rien/

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Cette attente qui fait Dieu se rapprocher...

28 Août 2021, 15:50pm

Publié par Grégoire.

Cette attente qui fait Dieu se rapprocher...

« Hypocrites, vous m’honorez des lèvres, mais votre coeur est loin de moi; vos traditions ne sont que préceptes humains »

Les pharisiens croient que l’observance de règles liturgiques nous fait atteindre Dieu. Or, si les traditions, les règles et les gestes liturgiques manifestent notre désir de Dieu, elles ne sont ni un absolu, ni l’assurance d’atteindre Dieu.

Prétendre que certaines traditions liturgiques sont le seul moyen d’être vers Dieu, c’est mentir. Le pire c’est d’absolutiser ces moyens et dire ‘si aujourd’hui ça ne va plus, c’est parce qu’on ne fait plus comme avant’. C’est un mensonge ! Et non seulement un énorme mensonge, mais ça culpabilise les petits et ça ferme la porte à ceux qui cherchent.

Absolutiser des prières, une liturgie, c’est croire qu’une oeuvre d’art -même très belle- manifeste Dieu. C’est de l’idolâtrie. Car seul Dieu peut se dire et nous donner de le rejoindre. Le reste : nos chants, nos prières, ont du poids si cela nous dépouille, manifeste notre attente et que cela ultimement 'attire' Dieu. Autrement, ces soi-disant traditions, c'est juste se repaître de nos oeuvres et de notre vécu intérieur. 

Et Jésus répond à ceux-là : « Vous laissez de coté les commandements de Dieu pour les traditions des hommes ».

Le premier commandement: aimer Dieu, c’est de se mettre en vérité devant Lui. On est vrai en adorant: en manifestant que notre existence vient de Lui. Adorer, c’est un acte intérieur qui consiste à se recevoir actuellement de Dieu. C’est dire « par toi je suis ; de toi je me reçois actuellement ». Ça implique le corps. Adorer c'est en grec: proskunéo, se prosterner, tomber à genoux, front au sol.

Et, se recevoir actuellement nous met en attente : « Pourquoi m’as tu voulu ? Qui suis-je pour toi ? » Cette attente de Dieu nous dispose à nous laisser rencontrer, et aussi, nous libère de toute angoisse, spécialement l'angoisse de la mort, parce qu'alors on inscrit en nous que nous ne possédons pas notre existence. Elle n'est pas un dû. 

Et l’autre commandement : l’amour inconditionnel du prochain. Se recevoir de Dieu dans le silence -ou dans la louange- et aimer son prochain, c’est se mettre en attente du Père. C’est une attente radicale parce qu’il est le Tout-Autre et une attente personnelle puisqu’il passe par le prochain.

Et par l'incarnation, Jésus, Dieu devenant chair, réalise ce que personne n’attendait : l’union définitive de Dieu avec chacun de nous. Par Jésus, nous avons accès au Père. Nous sommes toujours des créatures, mais des créatures rendus capables d'amitié avec Dieu. Là, les paroles et les gestes de Jésus sont des absolus. Ses paroles disent Dieu. Ses gestes donnent à voir, à toucher, à communier à Dieu. En Jésus nous savons qui est Dieu.

LA Tradition, c’est donc de faire sien, s'approprier, devenir ses gestes et ses paroles : recevoir une parole, un geste et les garder, s’en nourrir, en faire sa lumière personnelle. Puisque Jésus est présent à nous à travers chacun de ses gestes, chacune de ses paroles. Tout de Lui est personnel, actuel et pour moi !

Et comme Jésus s’est uni à nous, notre existence est sacrée. Recevoir son prochain c’est recevoir Dieu. Cela signifie que tout lien humain, toute amitié ou tout geste de miséricorde est liturgique et sacré. Jésus a comme divinisé ce qui est profane, humain : Marie a vécu de Dieu en attendant son enfant, en lui donnant naissance, et en lui prodiguant les gestes ultra simples d'une mère pour son enfant. Voilà LA liturgie, la manière d'être vers Dieu.

Nous, nous apprenons à vivre de Lui par un repas, par des paroles apparemment humaines, par de pauvres témoins. Parce qu’on sait, dans la foi, que Jésus se donne à nous à chaque instant, à travers tout. Et les paroles de Jésus, l’Eucharistie, sont là pour nous réveiller à ce don. C’est Jésus qui nous dit « Je me donne à toi dans ce pain, toi, cultive cette attente. Ton prochain, Lui aussi est une terre sainte, il est mon corps »

Voilà la vie chrétienne. C’est comme une nouvelle attente : comment aujourd’hui Jésus vient se révéler à moi et me faire vivre de Lui ? 

Grégoire +

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Celui mâchant ma chair et buvant mon sang a l'éternelle vie

21 Août 2021, 16:57pm

Publié par Grégoire.

Celui mâchant ma chair et buvant mon sang a l'éternelle vie

« Sa parole est rude ! Il exagère ! Qui peut l’entendre ? » Jn 6, 60.

Le don de Jésus est complètement de trop. Nous, on voudrait qu’il nous donne des moyens pour nous en sortir. On croit même qu’il vient pour nous aider. Et Jésus dit presque simplement : « mangez moi, prenez mon corps. Aimez-vous jusqu’à vous manger »

Or ça, ça ne nous aide pas. Mais pas du tout ! Parce que le salut ce n’est pas une aide pour notre nature humaine blessée. Le salut, c’est Jésus qui se donne à aimer jusqu'au bout, qui nous épouse, nous unit à Lui définitivement jusque dans son corps.

Dieu nous aime d’un amour jaloux et il descend habiter partout en nous, surtout là où on est blessé et incapable de répondre. Le manger, c’est accepter d’être aimé aveuglément, le laisser nous habiter sans comprendre, comme la nourriture vient habiter et vivifier notre corps.

LE péché, c’est de réduire ce don à quelque chose de très spirituel, très pur, très intérieur. C’est la réaction des pharisiens « Le pain du Père ? Te manger ? Qui peut entendre ça ? Que Dieu descende dans mon estomac ? Qu’il prenne le même chemin que les carottes et les patates ? C’est n’importe quoi »

C’est la tentation angélique. Refuser que Dieu se serve de la matière, du corps. Or, Jésus s’est uni à Marie comme son enfant. Il a connu le développement de l’embryon et s’est nourri du corps de Marie.

Manger Jésus, c’est accepter qu’il habite notre chair, notre corps, au-delà de notre conscience. Manger Jésus, c’est recevoir Dieu partout en nous. La prière eucharistique dit qu’on ne fait plus qu’une seule chair avec Lui.

C’est cela l’Assomption de Marie. Marie est épousée par Dieu, prise dans toute sa personne. Et ça, c’est pour nous. Comment ? En ayant avec le Père, Jésus et l’Esprit St le même amour, la même intimité qu’une épouse envers son époux, la même simplicité, la même liberté. Sans aucune gêne.

Notre problème c’est qu’on voudrait que notre amour soit très pur, très beau, très très spirituel, très très intérieur. C’est une terrible confusion ! 

En effet, la connaissance est vraie ou fausse, lumière ou ténèbres. Et la vérité se manifeste dans une affirmation : 'C’est du pain, pas une pierre', 'c’est telle musique, pas du bruit'. C'est clair et elle implique aussi qualité, beauté, proportion. Cela c'est pour tout ce qui relève de la lumière, de la connaissance, de ce qui est pensé, connu, réalisé.

Alors que l’amour est tout autre. L’amour, c’est d'abord un effet produit en nous. C’est, en nous, le fruit de la bonté d’un autre. Aimer, c’est donc laisser un autre être source pour nous. Permettre à un autre de débarquer dans notre vie. Et donc se livrer.

C’est donc, non pas vérité et erreur, mais pauvreté et gratuité : pauvre, je suis face à un autre -ce qui n’est pas moi. Et c’est gratuit car l’autre je ne l’ai pas fait. Aimer c’est laisser un autre débarquer avec tout ce qu’il est, sa pâte humaine et accepter que tout puisse servir : ma misère, mes pauvretés, pour être encore plus donné, encore plus présent.

Enfin, si on peut connaitre sans son corps, aimer implique toute notre personne : notre corps, notre sensibilité et tout ce qui est pesant. Aimer implique comme de manger l’autre et d’être un peu mangé. Les pharisiens refusent cet excès : « C’est insupportable. Surtout vis à vis de Dieu, du "sacré" ! »

Alors Jésus interroge « Cela vous scandalise ? Vous voulez partir vous aussi ? » Parce qu'il veut qu'on vive avec Lui -et entre nous- cet excès qu'il vit éternellement avec le Père « Qui mange ma chair et bois mon sang, demeure en moi et moi en Lui »

Voilà l’éternelle vie !

Grégoire +

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Le Testament de Marie

16 Août 2021, 14:17pm

Publié par Grégoire.

Le Testament de Marie

« Il s’en alla tout triste car il avait de grand biens »

Nous fêtons St Roc qui s’est dépouillé de tout pour attirer le ciel à Lui. C’est cela la condition de l’Evangile, se dépouiller de soi-même, de nos richesses spirituelles, de tout nos désirs de grandeurs, de beauté liturgique, de réussite, de victoire humaine, pour attirer le Père à nous.

Personne ne peut par soi-même suivre Jésus. Pourquoi ? Parce que La vie chrétienne ce n’est pas une vie honnête, pieuse ou religieuse. L’Evangile, c’est l’initiative actuelle du Père qui vient nous faire vivre SA vie. Cela réclame de ne plus s’appuyer sur nous, ni sur nos bonnes actions, notre prière ou notre intériorité. C’est attendre de Jésus : lui-même.

« Il s’en alla tout triste » On critique, on est triste quand on pense savoir ce que Dieu veut et comment il veut le réaliser. On a alors « de grands biens » c’est à dire des projets très spirituels, des idéaux. Mais Jésus, ce ne peux jamais être le fruit de nos projets, aussi spirituels soient-ils. Pourquoi ? Parce que la vie chrétienne, c’est naitre à la vie de Dieu. Dès cette terre. Ce n’est donc pas à notre taille.

Pour s’ouvrir à Jésus, à cet amour radical, il ne s’agit pas d’efforts ou d’actes généreux. Non, c’est beaucoup plus : il s’agit d’accepter un total dépouillement : brûler nos conclusions, nos savoirs, tout ce à quoi on s’accroche ! Brûler touts avoirs spirituels, toutes nos manières de prier, pour se laisser rejoindre, être pris et engendrer par Celui qui vient déjà à nous. Toute notre vie c’est se laisser dépouiller. Et, quand on n’attend plus rien de nous-même, alors nous sommes prêt pour le ciel !

C’est le testament de Marie à l’Assomption. Marie meurt sans gloire. Aucun miracle. Ni livre. Ni communauté. Rien. Pourquoi ? Parce que Marie c’est la gratuité de Dieu : Marie a tout reçue gratuitement. Et elle est prise au ciel -en Dieu- avec son corps parce qu’elle a gardé un coeur de pauvre. Aucune déception ou regret chez elle. Elle a fait taire tout raisonnement, critique, jugement devant la trahison des apôtres, devant la Croix.. Pour ne jamais faire obstacle à la manière dont le Père s’empare d’elle. Et tout recevoir gratuitement : rien ne vient d’elle. C’est LE secret de la sainteté. Aucune recherche de résultats, ni inquiétude, pour tout recevoir gratuitement du Père !

Marie aujourd’hui est encore plus proche de nous. Et elle veut nous dépouiller de nous-même, nous appauvrir, agrandir notre coeur pour l’élargir à la taille de Dieu. N’attendez pas de Marie des conseils spirituels. Elle vient nous guérir de nos suffisances, nos satisfactions, nos prétentions à être quelqu’un, à faire du bien !

Elle est là pour nous faire aimer, à l’excès. Et aimer c’est accepter que notre vie soit perdue. Aucune efficacité. Ni utilité.

« Suis-moi : accepte de tout perdre par amour » Être répandu en pure perte. Sur terre c’est dans la foi, sans rien voir, ni sentir, pour être formé à la gratuité du don de Jésus. Son don n’est pas utilisable !

Pour que Marie exerce sur nous sa maternité, promettons lui un abandon total, d’accepter de ne rien voir, de taire toutes critiques, d’être comme un tout-petit dans ses bras. Sans aucun appui.

Être dans l’état de celui qui se reçoit entièrement, voilà LA grâce a demander en cet octave de l’Assomption.

Grégoire +

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Vers le Père

14 Août 2021, 15:24pm

Publié par Grégoire.

Vers le Père

« Maintenant je l’ai glorifié…Jn 12, 28 »

L’Assomption c’est la joie du Père qui aime tellement Marie, son enfant qu’il la prend définitivement en Lui. À travers elle, c’est chacun de nous qu’il prend déjà.

L’Assomption c’est le désir actuel du Père sur nous à chaque instant il nous prépare à l'Éternelle Vie, à naitre à notre vraie vie. L’entrée dans la vie éternelle est une naissance et une rencontre, comme l’enfant qui nait, touche et voit sa mère. La différence c’est que notre temps sur terre consiste à nous approprier notre personne pour nous tenir devant Lui comme un enfant bien aimé et comme un ami.

La vie chrétienne, c’est d’anticiper cette rencontre avec le Père. Tout mendier, tout attendre comme son enfant et faire de chaque rencontre humaine une anticipation de cette rencontre éternelle. C’est ça la naissance à la vie éternelle : faire de chaque rencontre une naissance et une résurrection puisque l’autre me prépare à rencontrer Dieu !

Marie est aujourd’hui saisie dans tout son corps, dans sa sensibilité, dans tout ses membres. Qu’est-ce que ça veut dire ? La matière donne à la créature humaine quelque chose que l’ange ne connait pas : une capacité de travailler, d’aimer un autre, d’être source de vie, de lumière.

L’Assomption c’est toutes nos capacités d’être source de vie, de lumière, d’amour qui sont divinisés. C’est toute notre personne, esprit et corps, avec leurs pesanteurs, leurs souffrances qui devient amour. Tout en Marie est amour et, un jour, tout en nous aussi sera limpide : bonté, lumière et fécondité.

Par sa consécration, par son offrande virginale, Marie était dans toute sa personne attente de cette présence aimante, toute entière vers le Père. La consécration, c’est dire au Père : « ceci est ma personne, mon corps, ma vie, livré pour toi » Et, à ce désir, le Père répond toujours en nous attirant dans son silence d’amour.

L’Assomption, c’est être tellement vers le Père que son amour nous brûle. Dès qu’on désire être pris par sa bonté on est plongé dans sa présence silencieuse d’amour.

On vit déjà de l’Assomption en étant vers le Père : par notre désir, mais aussi par toutes nos pauvretés jusque nos petites morts. Marie a connu la mort : cet état ou le corps ne peut plus rien faire. Il faut cette passivité radicale du corps, pour être pris par l’amour du Père. Pour Marie cela a été immédiat.

Désirer cette assomption, c’est désirer la joie du Père, son regard qui est le même que celui sur Jésus. C’est croire que la naissance de Marie être la nôtre. C’est vrai, dans la foi, nous naissons en Dieu avec elle. Une mère ne garde rien pour elle ! Marie désire aujourd’hui qu’on goûte au regard actuel du Père sur nous.

Marie nous donne sa joie : elle est notre mère, notre soeur, notre amie pour cela. Il faut dire aujourd’hui avec elle « Père, merci, tu fais pour moi des merveilles » pour dans notre coeur, déjà toucher, rencontrer notre Père, goûter un peu de ce repos auprès de Celui qui toujours nous attend.

L’Assomption c’est -avec Marie, laisser le Père, être Père pour nous : source de notre naissance éternelle.

Grégoire +

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Le pain du Père

7 Août 2021, 17:48pm

Publié par Grégoire.

Le pain du Père

« Je suis le pain du ciel » Jean 6, 48.

C’est normal que les juifs ne comprennent absolument rien à ce que Jésus dit : humainement on ne peut pas recevoir par soi-même ce que Jésus dit, ni ce qu’il fait, ni même son amour. Même en étant pieux, religieux et honnête. Ce n’est pas à notre taille !

Jésus, c’est Dieu qui s’est tellement uni à chacun, qu’il nous fait vivre ce qu’il est. Ma personne, ma vie, mes actions sont, par Jésus, divinisés, sur-naturalisés. C’est réel, c’est maintenant mais sans en avoir aucune conscience. D'où la nécessité d'écouter Jésus pour savoir ce qu’il me fait vivre. Sans rien voir.

Certains chrétiens croient encore que Jésus c’est des règles, un projet idéal, une beauté liturgique et qu’il attend de nous une espèce de progrès vers je ne sais quelle perfection. Ce schémas manichéen, c’est l’Ancien Testament : la peur de Dieu, faire de la loi un certain absolu, croire qu’on est ce qu’on fait et finalement prendre comme mesure ce qu'on connait.

L’Evangile, le salut, c’est quelqu'un, qui est tout sauf ce que je peux penser, rêver, imaginer. Il y a actuellement une initiative actuelle du Père qui vient faire vivre son mystère aux pauvres. À ceux qui ne peuvent pas s’en sortir par eux-mêmes. Parce que le Père agit bien plus que nous dans nos vies. Il est toujours à l'oeuvre. Et la foi, c’est mendier de connaitre ce qu'il fait en nous, pour d’être toujours plus possédé par ce qu'il fait.

Et en Jésus je vois ce qu’il fait de moi. Et que fait-il ? Ce que Jésus dit de Lui-même « Comme moi, je suis le Pain du Père, JE fais de vous son pain : son lieu, son repos, sa joie. Et vous, en vous nourrissant de moi, dans l’eucharistie et l’amour fraternel, vous devenez comme le Père puisqu’alors je suis votre pain »

« Le Pain du Père » ce n’est pas seulement l’Eucharistie. L’Eucharistie est un moyen, pour cette terre, pour apprendre à vivre de la personne de Jésus. JPII dit que l’Eucharistie nous forme à devenir nourriture de Jésus et de nos frères. Mais le but, c’est d’entendre ces paroles « Ceci est mon corps livré pour vous » comme ce que Jésus me fait être : je suis son corps livré.

Jésus aime le Père jusqu’à être « son pain ». C’est un langage d’amour : le Père se nourrit de son Fils, parce Dieu n’est qu’amour. Il n’y a pas en Dieu de labeur, d’efficacité, de résultat à atteindre. Aimer, c’est n’être relatif qu'à un autre, jusqu’à se laisser manger. C’est cela la Croix. Un don d’amour gratuit, une offrande en pure perte. Jésus qui utilise nos pauvretés, nos péchés pour être pain offert jusqu’au bout !

Seul les vrais pauvres peuvent accepter cet amour. Le pauvre c’est celui qui ne croit plus lui-même, qui sait qu'il ne sait pas et qui comprend que ses pauvretés le mette dans cet état d'offrande, d’amour substantiel.

Et c’est en acceptant d’être mis dans un état intérieur d’offrande, d’être comme du pain ou du vin -et pas du pain sec ou du vinaigre (donc pas d’amertume, de jugement ou d’esprit critique) en acceptant cet état là, on connait le Père qui n'est que source, fontaine de grâce, pure bonté. En se laissant manger comme Lui veut, on connait le repos du Père.

L’oeuvre du Père et du Fils c’est notre divinisation, nous faire vivre cet amour total. Croire, c’est accepter d’être conduit sans comprendre, mendier au Père qu’il me dise : « tu es mon Pain, mon repos, ma joie, je me nourris de toi, de ta personne ». Il faut lui mendier de nous le dire. Pour pouvoir dire « je suis le Pain du Père, offert pour Lui et c’est ma joie ! »

Grégoire +

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Père, dis moi Jésus 

31 Juillet 2021, 17:48pm

Publié par Grégoire.

Père, dis moi Jésus 

« L’oeuvre du Père c’est que vous croyez en Celui qu’il a envoyé ». Jean 6, 29

C'est LE travail du Père que de nous conduire Jésus. Jésus le dit « Personne ne peut venir à moi si le Père, qui m'a envoyé, ne l’attire. Il est écrit: Ils seront tous enseignés par Dieu. Quiconque entend le Père et reçoit sa parole vient à moi »

Dans notre monde moderne, on imagine la foi comme un choix volontaire qui vient de nous « c’est moi qui croit ». Comme si on était capable de Dieu ! Jésus nous dit que croire c’est l’effet en nous du Père qui nous conduit à Jésus. C’est cela la volonté du Père : nous faire entrer dans un contact immédiat, actuel, personnel avec Jésus. C’est cela « faire la volonté du Père » c’est s’ouvrir à ce que Lui veut faire. De même la prière, ce n’est pas dire et demander des choses à Dieu : il sait tout. La prière, c’est s’ouvrir à ce que Lui veut nous donner.

Notre relation à Jésus, notre vie chrétienne n’est pas le fruit de ce qu’on fait. Notre salut ne vient pas de nous, de nos actes. C’est l’oeuvre de Dieu. Seul le Père peut me donner Jésus et m’en faire vivre. Pour nous c’est impossible.

Comme avant de communier, on demande au Père de nous dire une parole « Seigneur, je ne suis pas capable de te recevoir, mais dis une seule Parole et je serais capable » Seul le Père en me parlant me rend capable de recevoir Jésus. Autrement, on ne reçoit pas Jésus. On reçoit matériellement l’Eucharistie, mais il n’y a pas de rencontre. Mais, est-ce que nous demandons vraiment au Père de nous dire une parole ?

Pourquoi est-ce le Père qui nous fait croire ? Parce que croire, c’est accepter de ne pas comprendre, d’être conduit, d’être pris par la main par quelqu’un en qui on a confiance. Croire c’est être comme un enfant. Celui qui n’est pas autonome.

La Bienheureuse Antonia Verna, en créant des écoles et des crèches pour les enfants abandonnés de Pasquaro, et en demandant à ses soeurs de vivre de la gratuité de Dieu et d'être là gratuitement à tous, nous montre prophétiquement que l’Eglise est -ou devrait être comme une crèche pour nous, qui sommes des petits enfants perdus… pour y redécouvrir vraiment que nous sommes enfants du Père, pour apprendre à s’abandonner dans ses mains et entendre sa parole de Père « Père, dis moi une parole, dis moi Jésus » C’est ça la foi. Ce ne sont pas de belles pensées pieuses ou un rite liturgique. Croire c’est vouloir que le Père me conduise à Jésus, me le donne. C’est son oeuvre.

Lorsque Marie demande à l’annonciation : « Comment cela va-t-il se faire ? » L’ange ne répond pas « convertis toi, fais des efforts, prie…» L’ange lui dit « l’Esprit St viendra sur toi, l’Esprit St va venir te posséder. Ne fais plus rien sans Lui. Fais toi toute petite, Entre dans une totale dépendance et Lui va te faire concevoir le Fils du Père » et Marie répond : « que se fasse en moi ce que tu dis, que TA parole prenne chair en moi »

Croire : c’est une confiance absolue dans le Père qui vient me donner son secret, son fils. Est-ce qu’on attend du Père qu’il nous donne Jésus ? 

Cela réclame de le lui mendier, sans se regarder, ni se juger. Ne plus compter sur soi, ne plus s’appuyer sur soi, ne plus croire en soi.

La foi c’est la vie éternelle qui anticipe son heure : le Père vient au devant de nous, pour nous donner son Fils. Parce qu’il veut faire de nous ses enfants bien-aimés. C’est son oeuvre.

Grégoire +

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Ils en étaient frappés de stupéfaction...

30 Juillet 2021, 10:56am

Publié par Grégoire.

Ils en étaient frappés de stupéfaction...

« D’ou lui vient cette sagesse ? N’est-il pas le fils du charpentier ? Et ils étaient scandalisé a son sujet. »

Les proches de Jésus, ceux de son pays, sont choqués, car ce que fait Jésus ne correspond pas à ce qu’ils connaissent de Lui. « N’est-il pas le fils du charpentier ? » Ce qui nous empêche en premier de recevoir Jésus, c’est ce que l’on croit connaitre de Lui, nos idées, ce qu’on imagine de lui.

Déjà, humainement, on se ment à soi-même, quand on réduit la réalité, les autres ou nous-même, à ce qu’on en connait. Souvent ce qu'on connait de quelqu’un c’est très matériel et très extérieur. On se fait une opinion et on y enferme l’autre ou nous-même…

JPII dit dans foi et raison, qu’on est une personne humaine que lorsqu’on cherche la vérité. C’est à dire, le monde qui m’entoure, l’autre, ou moi-même réclame que je les redécouvre constamment. Je ne peux jamais l’arrêter à ce que j’en connais.

Le Père de Lubac écrit cette parole très forte à propos de Dieu : « Dieu ne peut-être que -le cherché-, celui qu’on cherche, qu’on redécouvre constamment ». De même pour Jésus. On ne peut le posséder. Jésus ne peut-être que Celui qu’on cherche, qu’on redécouvre constamment.

Il n’y a rien qui nous diminue plus que d’avoir une opinion sur nous-même, ou sur un autre. C’est un virus mortel qui tue l’âme. Quelqu’un qui croit savoir, c’est un idéologue ou un tyran. C’est le propre du démon que d’être enfermé, prisonnier de ses idées. Il est séduit par sa propre connaissance. Du coup il est enfermé en lui-même. C’est pour cela que lorsqu’on ne cherche plus la lumière, on est mort spirituellement.

On se renouvelle, on est agrandit, même on rajeunit, quand on maintient en nous une soif de connaitre, une attente de ce qui n’est pas nous.

Et, c’est tellement important, parce que l’amour se renouvelle, quand on est toujours plus étonné, admiratif et en attente. Autrement on critique : « n’est-il pas le fils du charpentier ? » puisqu’alors, on juge la réalité, on la mesure en fonction de ce que l’on connait.

Pourquoi la première parole de Jésus dans l’évangile de Jean est une question : « que cherchez vous ? » Entendre Jésus m’interroger, c’est cela la vraie rencontre avec Lui. On ne rencontre vraiment quelqu’un, on ne connait vraiment quelqu’un, que dans un contact actuel. Et en brûlant tout ce qu’on a accumulé de souvenirs, d’images et d’opinions.

C’est cela croire : c’est rencontrer Jésus actuellement, à travers un témoin, un sacrement, sa parole. L’entendre me dire qu’il est là pour moi, maintenant, au-delà de ce que je vois, ressens ou mesure. Mais pour cela, il faut brûler toutes nos petites connaissances.

La foi, ce contact immédiat avec Lui, est toujours, comme tout acte d'intelligence, une naissance de l'esprit à la réalité.

Grégoire +

 

 

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Parce que c'est toi

24 Juillet 2021, 18:44pm

Publié par Grégoire.

Parce que c'est toi

« Où pourrions-nous acheter du pain pour qu'ils aient à manger ? »

La multiplication des pains dit le don de Jésus pour nous. C’est un don gratuit, substantiel, surabondant : il reste douze corbeilles.

Les miracles sont toujours la manifestation visible d’un don réel de Dieu, mais caché. Les miracles de Jésus disent visiblement quelque chose de son don personnel. C’est ça la réponse de Dieu à toutes nos luttes, nos déceptions et nos échecs : Dieu se donne à nous en personne. Il est là, présent à nous, en nous, et il se sert de tout pour nous attirer à Lui.

Mais nous, on voudrait que son don soit efficace, que ce soit un changement visible dans notre vie, qu’il nous rende bon, fort, vertueux. C’est la réaction de ces gens : contents d’avoir du pain frais et du poisson à volonté, ils veulent faire de Jésus leur roi !

« Jésus se retira dans la montagne, lui, seul. » Seul. Même les disciples ont cru que Jésus allait résoudre leur problèmes. C’est leur question à l’ascension « quand vas-tu restaurer la royauté en Israël ? » Ils voudraient tellement que Jésus soit une solution efficace.

Or Jésus vient nous faire aimer. Mieux, il vient nous faire être amour. Comment ? L’amour c’est, en nous, l’effet de la bonté d’un autre. L’amour est un fruit. Je ne peux pas décider d’aimer. Seulement que l’autre m’attire dans sa bonté, donc choisir d’être relatif à celui qui m’attire, parce que c’est lui.

La bonté est toujours personnelle, préférentielle et excessive. Personnelle : parce que je suis seul face à l’autre. Préférentielle : je touche ce qu’il y a d’unique en l’autre. Excessive : l’amour est toujours de trop pour nous.

C’est ça le pain offert et multiplié. C’est -comme l’eucharistie, le signe de celui qui aime : il est offert personnellement, livré à l’autre jusqu’au bout, inutilement, pour toucher la bonté de l’autre.

Vivre cet état d’offrande permet de toucher qu’on est aimé sans retour. Sans condition. Sans résultats visible. Car vouloir un résultat c’est vouloir utiliser l’amour pour autre chose que lui-même. L’amour se suffit à lui-même. J’aime pour aimer. On aime telle personne parce que c’est elle. Point.

Jésus nous aime ainsi, pour nous même. Parce que c'est nous. Et c’est son amour qui nous rend bon. C’est sa bonté personnelle qui nous transforme. Même là où le mal semble triompher, Jésus nous attire. Sa bonté s’exerce de fait, surtout là où ça va mal en nous, pour nous ressusciter là où on ne peut plus rien, pour s’emparer de nous jusqu’au bout.

Et il faut mendier de toucher sa bonté dans nos luttes pour vraiment trouver notre repos en Lui. Que cela ne changera pas.

Comment ça ? L’amour réclame d’être vécu pour être connu. Il faut donc faire taire nos raisonnements, nos rêves, nos déceptions, pour nous laisser aimer. Se laisser aimer, c’est enlever toutes nos carapaces, supprimer tout nos désirs d’utiliser Jésus et même de vouloir utiliser notre vie à quelque chose. Pour que sa bonté s’exerce sur nous. Et se laisser aimer. Pour le laisser s’imposer à nous. Le laisser nous prendre, nous entrainer, sans mettre la main sur lui.

Grégoire +

 

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L’amour se suffit à lui-même

19 Juillet 2021, 16:25pm

Publié par Grégoire.

L’amour se suffit à lui-même

« Cette génération demande un signe, mais de signe il ne lui sera donné que celui de Jonas ! »

Le signe de Jonas qui nous est donné c’est Jésus descendant dans le ventre de la terre, le sépulcre ! Qu’est-ce que cela signifie ?

Au-delà des grands prêtres, Jésus est trahis par l’un des siens, un ami, a qui il a donné sa confiance, qui l’a introduit dans ses secrets. Mais pour Judas, il y a eu un moment où ça a été de trop ! L’amour  de Jésus est trop exigeant, presque insupportable : c’est un amour préférentiel, ardent, qui nous fait perdre pied. Et il se fait ami des pécheurs, mange avec les publicains et les prostituées, n'est-ce pas relativiser la loi ?!

Judas se fait alors juge de la conduite de Dieu. Sinon, « qu’il donne un signe » On proteste comme cela quand on ne veut pas être traité comme des enfants : « sa conduite est illogique, on a droit à des explications ! »

Jésus se tait. Il ne donne pas d’explications. Et il prend la dernière place, la place de l’esclave, comme au lavement des pieds, pour nous aider a accepter de ne pas comprendre la conduite du Père.

Et Jésus manifeste cette trahison des grands prêtres et celle de Judas pour qu’on la porte avec lui, en silence. C’est cela la Croix :  c’est cette offrande silencieuse, apparement inutile, où le mal semble triompher qui seule permet de vivre de la bonté du Père et de révéler cet amour qui est la seule réalité existante. Seul un abandon total peut révéler la bonté du Père. Accepter de ne pas savoir, faire taire nos incompréhensions et se livrer.

Jésus à la croix, pardonne en se faisant l'agneau, en acceptant de disparaitre. Son cadavre est remis à la terre.

Le Sépulcre : c’est Le signe que le Messie n’est pas triomphant, ce n’est pas un salut humain. Le salut c’est l’amour qui fait de nous des agneaux offerts en silence. C’est LA réponse à l’orgueil. L’orgueilleux veut toujours tout comprendre, il est toujours en colère ou triste ou désespéré parce que la réalité n’est jamais selon ses projets ! C’est le dragon rouge feu de l’Apocalypse : le démon est toujours en colère. Et il distille partout sa tristesse et son désespoir. Car il nous fait croire que le bonheur c’est de tout maitriser, de tout diriger. Et de réclamer nos droits !

Or c’est l’amour seul qui peut nous permettre d’accepter de ne pas comprendre, de vivre la Croix, le sépulcre, d’être mis au tombeau. Pourquoi ? Parce que l’amour se suffit à lui-même. Il est à lui-même sa fin. Il ne réclame pas comme tel d’être efficace, visible ou manifesté. Il est même caché, secret, silencieux. Il n'est en rien une tragédie, un drame, ou une histoire complexe. Pourquoi ? Parce que, depuis toujours, Il est. L'Amour est LA Réalité.

Grégoire +

 

 

 

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Venez à l’écart vous reposer un peu

17 Juillet 2021, 18:13pm

Publié par Grégoire.

Venez à l’écart vous reposer un peu

« Venez à l’écart vous reposer un peu »

Celui qui, le plus, veut notre repos c’est notre Père. Pourquoi ? Parce qu’on a perdu notre premier repos originel. Cette harmonie première, l’orientation naturelle vers notre fin est perdue.  Il y a en nous une brisure fondamentale, un désordre qui fait que nous sommes tous errants, sans orientation claire.

C’est cela la source de nos fatigues, de nos inquiétudes, nos angoisses, nos culpabilités etc. Si notre existence est pesante, fatigante c’est parce qu’on n’a plus en nous cette orientation fondamentale vers Celui qui doit jusqu'au bout nous épanouir, nous réaliser. Et on cherche partout, en vain, un repos. Parce que d'abord on est fait pour ça.

Or, la réponse du Père c’est qu’on entre dans son repos. Le sien. C’est le psaume 94 qu’on chante chaque matin aux laudes « aujourd’hui puissiez-vous écouter ma voix… pour entrer dans mon repos ». Et le repos du Père c’est Jésus. Notre repos c’est La Source originelle qui est là pour moi.

Naturellement, le premier repos qu’on expérimente, le plus simple, c’est celui de la nourriture, manger et boire. La nourriture est une autre réalité que nous, relative à nous et qui doit nous faire du bien. Notre repos est nécessairement dans un autre qui nous complète. Il n’y a pas de repos plénier en nous-même.

Autre repos naturel, notre un lieu. Là où on est chez soi, en sécurité, on peut se reposer. Celui qui est un errant n’a pas de repos.

Le deuxième repos expérimentable est celui d’une personne qui nous aime. Auprès d’un ami, il y a un repos. Car l’ami nous comprend. Il ne nous juge pas. On rit avec lui, sa présence nous épanouie, il est source de joie.

Enfin, pour qu'il soit vrai, le repos doit durer. Si vous êtes constamment dérangé, si il y a des menaces, des peurs, il n’y a pas de repos.

Or Jésus c’est précisément tout cela : il est l'ami véritable, celui qui nous connait mieux que nous, qui ne nous juge pas et qui se donne à nous sans condition. Il est notre lieu : auprès de lui on est en sécurité : rien de notre vie n’est perdu. Il est celui dont on se nourrit, unit à nous définitivement. Il est tellement relatif à nous qu'il porte tout de ce que nous sommes. Et Lui est fidèle, même si on est infidèle. Parce qu’il connait en nous ce qui fait qu’on est unique, irremplaçable : ce pour quoi il nous a voulu.

On trouve le repos dans une personne, lorsqu’on a touché ce qui fait que cette personne est unique. C’est ça que tous cherchons, atteindre en l’autre ce qui ne change pas, ce qui demeure au delà des humeurs, de l'âge. Alors il y a un repos. Connaitre Jésus, c’est toucher ce qui fait que c’est Lui. Alors je peux dire « Ceci est Jésus, tu es là pour moi, je l'ai touché »

Comment toucher cela ? Quand vous aimez quelqu’un, vous lui dites « je t’aime, parce que c’est toi » Qu’est-ce qui fait qu’on aime telle personne particulièrement ? Parce qu’on a touché ce qu’il y a d’unique en elle, ce qui fait que c’est elle, ce qui ne change pas. C’est le cri de Jean, qui reconnait Jésus sur la plage, après la résurrection  « c’est le Seigneur, c’est lui ». Parce que Jean avait osé reposé sur sa poitrine, sur Lui.

Notre repos c’est aller à l’écart, plus qu'auprès de Jésus, prendre le temps de toucher qu'il est là pour nous, découvrir la soif qu'il a de se donner à nous, ce qui fait que c’est Lui pour moi. Pour avoir un vrai repos intérieur. Pour pouvoir toujours trouver la paix dans nos luttes, nous reposer auprès de Jésus qui trouve aussi sa joie en nous.

Grégoire +

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La richesse de sa grâce à débordé jusqu'à nous

10 Juillet 2021, 16:20pm

Publié par Grégoire.

La richesse de sa grâce à débordé jusqu'à nous

« Ils proclamèrent qu’il fallait se convertir… »

Les apôtres sont envoyés comme des pauvres, pour expulser les démons et appeler à la conversion.

Comme des pauvres. Sans beaucoup de moyens, parce qu’évangéliser n’est pas une oeuvre humaine. C’est donner Jésus. Immédiatement. Le donner gratuitement, de la façon la plus simple et la plus personnelle qui soit. Parce que par la foi, « Jésus est réellement en nous ». Pour ça, il faut des personnes qui ne s’appuient que sur Lui. Donc des pauvres. Car la pauvreté en esprit est gardienne de notre foi, notre confiance en Jésus. Autrement on cherchera que des résultats, une efficacité ou une perfection humaine.

Expulser les démons. Nous sommes en luttes contre l’ange de la lumière et ses disciples qui nous jalouses. On ne lutte pas contre le monde ou contre nous-même. On lutte contre un pur esprit, bien plus intelligent que nous. Et c’est pour cela qu’il ne faut pas lutter seul. On s’appuie sur Jésus donné dans les sacrements, dans sa parole et ses amis : la charité fraternelle.

Savez-vous que la confession sert aussi a chasser les démons, les esprits de tristesse, de lassitude, de désespoirs ?

Se Convertir. De quelle conversion s’agit-il ? Une conversion morale ? Prendre des résolutions ? Non. Il s’agit de croire en ce que le Père a fait pour nous. Paul dit cela aux Ephésiens « nous sommes choisis en Jésus, nous sommes bénis et comblés de bénédictions ! » Pourquoi ? « Parce qu’il nous a choisi pour nous faire saints et immaculés devant Lui, en nous prédestinant à être des fils bien-aimés »

Voilà l’oeuvre du Père, que Jésus est venu manifester et réaliser. Notre sainteté, c’est l’oeuvre du Père. C’est Lui qui nous rendra Immaculé quand il le veut. Selon sa manière à Lui. Et nous devons nous convertir à sa manière de travailler, à ce qu’il fait en nous mais que nous ne voyons pas. Nous convertir à ce que son salut ne se réalise pas selon notre attente immédiate ! Nous, on aimerait bien voir les résultats. Mais le Père veut que nous acceptions que ça ne soit pas à notre manière.

On est vraiment Fils, mais avec un état intérieur tel qu’on ne vit de ce don que dans la foi. On est épousé par Dieu et incapable de vivre pleinement de son don. Notre conversion, c’est être certain de ce don et accepter d’être pas tellement capable d’en vivre ou d'y répondre.

On est revêtu de Jésus, même si apparemment nous sommes tous très handicapés, pas très capable d’aimer, têtus, jaloux, critiques, vaniteux etc…

Se convertir, c’est entendre Jésus nous dire qui on est pour Lui, ouvrir les yeux sur ce qu’il a acquis pour nous. Il n’y a pas d’autre conversion. Le reste « vouloir changer » c’est du replâtrage, c’est vouloir cacher nos failles. C’est de la perte de temps et de l’orgueil. L’orgueil de vouloir être présentable, reconnus, 'capables de...' !

Seuls les pauvres peuvent recevoir un don et accepter d’être incapable d’en vivre, de ne pas mettre la main dessus. C'est à dire seuls les pauvres savent que notre liturgie, notre prière, nos offrandes ne correspondent pas à son don. Parce que ce don c’est Dieu lui-même, c’est l’amour divin qui nous vient nous faire vivre ce qu’il est.

Seuls nos blessures, nos désirs, notre soif touchent quelque chose de ce don. Là où on est blessé, perdu, mendiant. Car seuls nos blessures, nos soifs, nos désirs ont quelque chose d'ouverts à l'infini.

Grégoire +

 

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La marque de l’éternel dans nos chairs

8 Juillet 2021, 14:46pm

Publié par Grégoire.

La marque de l’éternel dans nos chairs

« Sur votre route, proclamez que le royaume est tout proche, guérissez les malades… donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or, ni argent… » Math 10, 7-15.

Cette demande de Jésus à ses apôtres d’annoncer sa présence immédiate, ce n’est pas pour l’aider lui, ou construire l’Eglise, ou accomplir une mission, c’est d’abord pour eux. Il faut qu’ils se donnent, qu’ils donnent Jésus pour pouvoir recevoir son don jusqu’au bout.

Le salut, c’est le don actuel et personnel de tout Jésus pour moi. Mais pour entrer jusqu’au bout dans cette amitié divine, pour se laisser déborder par ce don qui nous excède, pour ne rien en diminuer, Jésus nous envoie « comme des agneaux au milieu des loups », il nous fait être Lui pour ses enfants.

C’est Jésus qui veut qu’on ait sa place, pour qu’on soit saisis par les exigences de son don personnel. Qu’on soit fait Agneau, Époux et Père pour chacun, selon les trois dimensions de l’amour Divin.

L’Esprit de Jésus nous prend, chacun, pour vivre cet état de don, d’oblation gratuite : on est fait offrande personnelle, on est mis dans un état d’oblation unique où ce qui est le plus nous-même est livré, donné et comme parfois gaspillé par ceux qui usent de nous sans comprendre.

Ce qui fait que c’est un repos, c’est de savoir que c’est Jésus qui nous met dans cet état victimal pour se nourrir de nous, de notre personne. En s’emparant de notre vie, au-delà de notre conscience et de notre coopération, il vient « ouvrir, blesser, livrer » en nous ce qu’on a de plus intime, de plus nous-même, pour se donner à nous, là.

Pour nous, dans notre vécu, nous sommes comme livrés aux bêtes, notre vie devient parfois comme un gaspillage, une perte de temps, quelque chose d’inutile et de perdu. Ce sentiment révèle bien l’état de passivité victimal que réalise l’Esprit St en chacun de nous.

Cela est conscient et manifeste chez ceux qui sont amenés à coopérer, par la foi ou leur vocation d’apôtre, de prêtre, de chrétien… Mais, tous sur terre sommes conduits à vivre cet état. Aucun n’est exempt de l’emprise de l’Esprit. Et la mission spéciale des croyants est de révéler aux hommes ce que l’Esprit leur faire vivre, trop souvent malgré eux.

« Par son incarnation, le fils de Dieu s’est en quelque sorte uni à tout homme, même si ce dernier n’en est pas conscient, et la mission de l’Eglise est de révéler aux hommes ce don qui leur est fait » JPII, Redemptor Hominis 1979

 

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Seuls les pauvres comprennent cet amour qui est de trop

7 Juillet 2021, 16:17pm

Publié par Grégoire.

Seuls les pauvres comprennent cet amour qui est de trop

« N’allez pas chez les païens… Allez plutôt vers les brebis perdues d’Israël… »

Pourquoi cette injonction de Jésus ? Pourquoi seulement Israël, et en Israël ceux qui sont perdus ?

Parce qu’Israël a été choisi pour attendre pour tout les autres peuples, le sauveur. Israël a été éduqué à l’adoration, à attendre ce que Dieu veut réaliser.

C’est Israël qui a été le plus purifié dans son regard sur Dieu: Il est « le Tout-autre », Celui dont on ne peut prononcer le nom, l’Eternel qui combat, conduit et promet fécondité. Il est Celui qui depuis toujours est, et qui a fait alliance avec Israël, le plus petit de tout les peuples.

Les autres peuples ont une vision de Dieu très mêlé, charriant beaucoup de choses très humaines, très imaginatives. Projetant sur Dieu des sentiments très humains : jalousie, vengeance, haine.

Or, Jésus, Dieu fait chair, vient unir l’adoration et l’amitié. Celui que j’adore, de qui je reçois la vie, l’existence et l’esprit, qui a tout les droits sur moi -j’existe parce qu’actuellement il me fait être, par pure gratuité- lui, qui me porte actuellement, veut être mon intime, présent à tout ce que je vis.

C’est cela « proclamer que le royaume de Dieu est tout proche ». Dieu s’est tellement approché qu’il veut une vie commune, amicale, intime avec chacun de nous.

Les apôtres doivent y faire entrer Israël, pour qu’Israël le vivent et le transmette au monde. C’est tellement de trop, tellement énorme que seuls peuvent « l’accepter » ceux qui sont perdus, qui n’y arrivent pas avec cet héritage, avec ce "poids" qu’est l’alliance avec Dieu.

Quand on n’a pas conscience de ce à quoi on est appelé, on ne se fait pas trop de bile. Mais plus on sait ce que Dieu veut pour nous, plus on a comme un poids sur les épaules, celui de vouloir correspondre à ce qu’il attend de nous. Or, cette alliance, on ne peut la vivre, ou la porter sans Lui. Seul c’est impossible.

Aussi, l’amitié avec Jésus est comme une réponse parfaitement adapté. Ainsi, seuls ceux qui sont perdus en Israël peuvent y entrer. Les autres, sont trop installés, ont trop adaptés à eux cette alliance.

C'est la grande lumière sur ces dépouillements récurrents et souvent incompréhensibles, de l'Esprit St sur nous : pour entrer dans cette amitié qui toujours nous dépassera. Celle de notre Créateur et Père qui vient mendier l'amour qu'Il nous a donné.

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La bonté se communique en attirant ..

6 Juillet 2021, 16:03pm

Publié par Grégoire.

La bonté se communique en attirant ..

« Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël »

Etonnant de voir combien Jésus est présent, réalise des miracles, et pourtant il y a quelque chose qui reste volontairement caché. 30 ans à Nazareth sans rien dire. Et ultimement la Croix, ou même l’Eucharistie, c’est un don caché, un secret, dont on ne possède rien.

En cela les pharisiens sont déroutés « il expulse les démons ? parce qu’il en est un lui-même »

Pourquoi est-ce ainsi caché ? Parce que Dieu est Père, et le Père ce n'est pas l'autorité, la force ou le pouvoir, c'est l'amour et la fécondité. L’efficacité n’a pas grand chose à voir avec l’amour ou la fécondité.

Non pas qu’il faille aucune efficacité, mais ce qui est premier dans le salut, dans le don du Père -car c'est cela le salut- ce n’est pas l’efficacité apparente et immédiate. C’est que quelque chose naisse en nous, que la bonté du Père, de Jésus, naisse, s’imprime en nous.

Cette bonté qu’Il est lui-même, est en fait souverainement efficace, puisque l’amour qui nait en nous est l’effet de sa bonté. La bonté en attirant, réalise -produit- l’amour dans le coeur qu’elle attire.

La bonté personnelle se découvre lentement, en fréquentant l’autre, en le laissant s’imposer à nous dans tout ce qu’il est. La bonté personnelle est toujours découverte comme une présence personnelle gratuite, pratiquement inutilisable, sans gain économique.

C’est ça les ouvriers à sa moisson que Jésus cherche. Il ne veut pas de coach, des gens d’abord efficaces, en quête de résultats.

Dans l’apocalypse, la moisson est double : la moisson et la vendange. Le pain et le vin. Aimer le Père : être des fils bien aimés, et la charité fraternelle : pour chacun devenir sources les uns pour les autres… Apoc 14, 14-20.

Prier le Père, c’est se nourrir de la bonté du Père, pour être fait reflet réel de sa bonté, et avec lui, devenir source jaillissante, nourriture de nos frères, miséricorde infinie.

Grégoire +

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Voici que je fais toutes choses nouvelles

5 Juillet 2021, 15:33pm

Publié par Grégoire.

Voici que je fais toutes choses nouvelles

« Ma fille est morte à l’instant, mais vient lui imposer la main et elle vivra » « et une femme souffrant d’hémorragie interne depuis 12 ans s’approcha pour toucher son manteau »

Si l’homme et la femme ont été créé, c’est, à la différence des anges pour s’aimer et être fécond. L’ange est un solitaire.  L’homme et la femme sont images de Dieu dans leur quête complémentaire de lumière et d’amitié.

Et c’est précisément dans leur capacité d’aimer et leur fécondité qu’ils sont abimés. Certainement que la faute d’Eve, son orgueil, sa prétention à vouloir décider par elle-même ce qui est bon pour elle et Adam, fût au niveau de l’amour et a des conséquences immédiates dans la fécondité.

Jésus en s’incarnant vient dans quelque chose de complètement nouveau, notre capacité à être fécond, et notre manière d’aimer. C’est dans un lien personnel avec Jésus que, ce qui en nous est mort, ressuscite. C’est donc une alliance avec Dieu lui-même immédiatement, dans sa fécondité.

C’est cela qui est montré ici : cet homme et cette femme sont morts, lui dans sa paternité, elle dans sa capacité a donner la vie.

C’est bien l’humanité d’aujourd’hui, à qui il ne reste plus que son efficacité, son travail, son labeur, sa valeur économique. Des résultats oui, mais plus de fécondité. De la générosité oui, mais plus beaucoup d’amour. C’est d’ailleurs une des plus grande confusion actuelle : on ne sait tellement plus ce qu’est aimer que l’on confond la générosité et l’amour.

La générosité c’est de faire quelque chose pour un autre. Aimer, c’est recevoir un autre, tel qu’il est, chez soi, et, par sa bonté, par ce qu’il est, le laisser achever en nous ce qu’on ne peut achever par soi-même. L’autre nous rend fécond et réciproquement, lorsque ce qu’il y a de plus personnel est donné, livré.

Et là, c’est bien en se livrant, dans un acte personnel, dans une mendicité vis à vis de Jésus que cet homme et cette femme vont naitre à une nouvelle paternité et une nouvelle capacité de donner la vie.

Ce n’est pas un rafistolage, une réparation de ce qui a été abimé, mais une nouvelle vie reçue. Parce que c’est Jésus lui-même, c’est Lui se communiquant, c’est pour chacun d’eux une recréation. Dedans ce qui est mort, Jésus descend en personne. C’est donc bien une résurrection, une divinisation de leur vie. Demander à Jésus de venir s’installer, demeurer là où en nous c’est mort.

La nouvelle alliance, ce n’est pas "bien et mal", mais "mort et vie". Jésus veut qu’on le laisse descendre dans ce qui est mort, sans espoir humain, pour se donner à vivre là. C’est lui qui vient se donner comme l’ami venant nous « compléter », « achever » en nous ce que nous sommes.

Sauf que Jésus ne vient pas pour parfaire notre nature, mais la reprendre, l'entrainer dans quelque chose qui est à sa taille à Lui.

Grégoire +

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Un prophète n'est méprisé que dans son propre pays

3 Juillet 2021, 17:58pm

Publié par Grégoire.

Un prophète n'est méprisé que dans son propre pays

« D’ou lui vient cette sagesse ? N’est-il pas le fils du charpentier ? Et ils étaient scandalisé a son sujet. »

Les proches de Jésus, ceux de son pays, sont choqués, car rien de ce que fait Jésus ne correspond à ce qu’ils connaissaient de Lui. « N’est-il pas le fils du charpentier ? » Ce qui nous empêche en premier de recevoir Jésus, de l’entendre, c’est ce que l’on croit connaitre de Lui.

Déjà, humainement, on se ment à soi-même, quand on réduit la réalité, les autres ou nous-même à ce qu’on en connait. Souvent ce qu'on connait de quelqu’un c’est : « d’où il vient, son âge, ce qu’il fait ». Et on dit « Oui, je le connais ». Mais c’est très matériel et très extérieur comme regard. On croit connaitre, mais on a une opinion qui nous aveugle. C’est pire quand on répète des opinions, des rumeurs, sans avoir eu une expérience directe de ce qu’on dit.

On peut même ainsi éloigner de Jésus. Un philosophe disait « je n’aime pas parler avec des catholiques, car ils pensent qu’ils savent tout. Ils disent avoir la vérité. Ils ne cherchent plus » Croire en Jésus ne fait pas qu’on possède la vérité. On ne possède pas Jésus. Jésus ne peut-être que Celui qu’on cherche.

Quelqu’un qui croit savoir, c’est un idéologue ou un  tyran. Un tyran c’est celui qui a des idées très précises sur le réel et qui les imposes : « c’est comme ça et pas autrement ». Comme il y a des « prêts à porter » dans la mode, il y a aussi des « prêts à penser » des opinions qui sont devenus la vérité. Quand on ne cherche plus la lumière, on est mort spirituellement.

On est vivant, on laisse un autre nous agrandir, qu’en maintenant en nous une soif de connaitre, une attente de ce qui n’est pas nous.

Pour les Grecs, on est vivant quand on interroge : « qu’est-ce que c’est ? Pourquoi ? Qui es-tu ? » Et, l’amour se renouvelle, quand on est toujours plus étonné, admiratif et en attente. C’est pour ça que la première parole de Jésus dans l’évangile est une question : « que cherchez vous ? » Car Jésus veut en premier réveiller notre désir, notre soif de connaitre, notre capacité à interroger. C’est la première manière d’être agrandis par un autre, de sortir de soi.

Savez-vous ce que signifie -Intelligent- ? intus-legere : « lire de l’intérieur » c.a.d toucher un autre de l’intérieur, ce qui fait que c’est Lui.

On rencontre vraiment quelqu’un quand on connait son intention profonde, son désir, sa soif : « que cherchez-vous ? » Et, pour les Grecs, c’est toujours dans un contact actuel. Le reste, tout ce que j’ai accumulé de souvenirs, d’images, c’est très secondaire. L’autre, je ne le connait qu’actuellement : c’est toi.

C’est cela croire: c’est rencontrer Jésus actuellement, à travers un témoin, un sacrement, sa parole. L’entendre me dire ce qu’il fait de moi et pour moi, maintenant, au-delà de ce que je vois, ressens ou mesure. Mais pour être certain de cela, il faut avoir brûler toutes nos richesses spirituelles, nos petites connaissances, pour qu’il y ait en nous une vraie attente, une grande soif, un vrai désir d’être agrandis par Lui.

Grégoire +

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Ceci est mon corps

1 Juillet 2021, 16:06pm

Publié par Grégoire.

15e anniversaire d'ordination

15e anniversaire d'ordination

Je rends grâce à Jésus avec vous de ce don du sacerdoce. Don complètement gratuit. C’est Jésus qui s’efface, qui donne sa place pour qu’on le rende présent dans son offrande à la Croix. Donner Jésus le plus personnellement possible. Donner son pardon sans condition et, avec sa grâce, être le plus possible sa présence, sa miséricorde, sa proximité et son exigence d’amour.

Parce que Jésus c’est cela : la bonté absolue, la miséricorde sans limite et une exigence d’amour. Jésus s’est fait ami des hommes. C’est ça le prêtre. C’est donner Jésus totalement, inconditionnellement, puisqu’il veut avec chacun, le lien le plus personnel et le plus simple qui soit.

C’est pour cela que Jésus nous fragilise, nous appauvrit, nous fait tomber de nos piédestal. Il n’aime pas nos petites gloires, les rôles ou l’importance qu’on se donne, parce que cela nous empêche d’entrer dans un lien simple et personnel.

C’est pour ça que le prêtre, donne Jésus, donne le Père, en se donnant personnellement. On est pas prêtre pour célébrer un rite, mais pour aimer et se laisser manger. C’est ça qui est extraordinaire : en consacrant on ne dit pas « ceci est le corps de Jésus » mais « ceci est MON corps ». Et donc, on est prêtre pour être mangé. Puisque la finalité de l’eucharistie c’est la communion.

Jésus, il est celui qui se donne tellement qu’il faut qu’il soit mangé. Jésus n’est pas venu célébrer un rite ou une liturgie. La Croix, la Cène ou Noël c’est pas d’abord une cérémonie religieuse. Il n’y a aucun chant, aucune bougie, aucun vêtement liturgique… rien de beau, ni d’esthétique. Non. C’est Lui pour nous.

Dans l’A.T, le prêtre offrait des sacrifices. Dans le N.T Celui qui offre et ce qui est offert c’est la même chose. Le prêtre donne Dieu, en s’offrant. Il se fait Agneau, il s’offre lui-même. L’hostie que l’on consacre c’est lui-même et chacun des amis de Jésus. De même que pardonner les fautes, c’est les prendre sur soi, comme si c’était les nôtres.

C’est ça que doit vivre le prêtre. Ce n’est pas d’abord l’efficacité des sacrements, mais désirer vivre en offrande d’amour. Vouloir devenir hostie dont chacun puisse se nourrir.

Je voudrais vous remercier de votre amitié et de votre fidélité à Jésus. Car Jésus nous donne de continuer réellement entre nous son mystère, son don. Il ne faut jamais en douter. Et j’ai donc besoin de vous pour vivre jusqu’au bout ce qu’il veut donner au monde à travers nous. Ce n’est pas un hasard que nous soyons ensemble à Pasquaro. Pour combien de temps, personne ne sait. Mais ce dont je suis certain c’est que l’on a quelque chose à vivre que personne ne peut vivre à notre place. Comme Marie et Jésus à Nazareth.

Jésus n’a pas besoin de nous, mais il a voulu avoir besoin de nous. Et les dons qu’il nous fait c’est pour qu’on aille le plus loin dans l’amour.  

C’est sa joie aujourd’hui de nous voir être là, communier et désirer nous aimer comme il nous aime. Je sais qu’il vous remercie.

Grégoire +

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Le Père attend notre cri

30 Juin 2021, 16:33pm

Publié par Grégoire.

Le Père attend notre cri

« Dieu entend le cri de l’enfant dans le désert »

Ismaël est un prémisse, une annonciation de Jésus à la Croix qui crie pour nous. Parce que nous, nous ne savons pas crier. Soit nous ne voulons pas, nous sommes fataliste, on dit « c'est comme ça, il faut faire avec » soit on fait le gros dos.

Ou bien comme dans l’évangile, on ne veut pas trop que Jésus entende les cris de ceux qui sont possédés par un mal, parce que ça détruirait tout nos commerces de salamis et on risquerait de perdre tout nos troupeaux de cochons : c’est à dire tout ce qu’on possède.

Or, le Père répond toujours à ceux qui sont perdus, ceux qui sont des petits, sans forces, qui sont au désert. Qui ne peuvent plus que crier. Ce ne sont pas nos qualités ou nos belles prières qui attirent le Père, mais nos pauvretés, nos petitesses, nos cris de soif, nos souffrances, tout ce qui nous blesse, tout ce qui nous fait pâtir, lorsqu’on est sans défense, sans force, comme Ismaël ou Jésus à la Croix. Car « Dieu entend toujours le cri de l’enfant dans le désert »

Et pourtant Ismaël est un fils illégitime, le fils d’un adultère, d’Abraham et d’Agar. Pourtant le Père entend son cri. Les possédés ne sont pas spécialement en état de grâce non plus, et pourtant ce sont eux qui attendent et attirent Jésus par leurs cris. Et ceux qui étaient normaux aux yeux de tous, ne veulent pas de Jésus : il est de trop pour eux, il les dérange.

Dieu entend le cri de notre coeur, peu lui importe qu'on soit en règle ou non. C’est Lui qui en venant à nous, nous rend prêt et nous met « en règle » avec Lui.

C’est un tel cri qui brûlait le coeur de Marie avant l’annonciation et qui a attiré le coeur du Père. Et le Père a répondu parce qu'il répond toujours à nos cris. Et la réponse du Père, c'est lui-même.

Grégoire +

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Demeurez en moi comme moi en vous ...

29 Juin 2021, 16:13pm

Publié par Grégoire.

Demeurez en moi comme moi en vous ...

« Et vous, que dites vous ? Pour vous qui suis je ? »

Le choix de Jésus sur Pierre et Paul, ce n’est pas d’abord pour qu’ils accomplissent une mission, pour avoir quelqu’un pour diriger, ou pour faire quelque chose pour Lui. Ce choix de Jésus sur le premier Pape et l’apôtre qui a certainement le plus formé visiblement l’Eglise, Paul, c’est en premier pour Jésus nous dire qui il est « pour vous qui suis-je ? »

L’Eglise ce n’est pas d’abord une grande institution qui organise les choses de Dieu. L’Eglise c’est en premier le mystère même de Jésus, Dieu fait chair qui continue de vivre, de se donner à voir. C’est Jésus présent en chacun de nous. Il s’est effacé pour nous laisser toute la place, sa place. Nous sommes son corps. Réellement. Il est la vigne et nous les sarments : il y a une unité substantielle entre Lui et nous !

On voit donc quelque chose de Jésus en Pierre, puisque Jésus est notre Père, celui qui nous conduit, Celui qui est source et gardien de notre vie divine, de notre confiance, et de la sainteté de notre vie, c’est à dire celui qui nous rend semblable à Dieu.

Et on voit quelque chose de Jésus dans l’apôtre des nations, théologien. Puisque Jésus est venu nous révéler le Père, Paul nous révèle ce don de la grâce, de la vie divine qui devance toute coopération, qui fait qu’on est source de vie divine les uns pour les autres par notre désirs

C’est cela Pierre et Paul, c’est le visage, la présence de Jésus qui nous est présent autrement. Comme dit Paul : « ce n’est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi »

Et cette fête doit nous éclairer sur la signification profonde de notre vie : Jésus nous a choisit, nous a placé là, parce qu’on est quelque chose de sa présence sur terre que personne d’autre ne peut dire. 

C’est comme cela qu’on doit se regarder les uns les autres, non pas en fonction de nos caractères, nos apparences, ou nos misères. Mais selon ce qu’on est pour Jésus. Dans la foi, nous sommes chacun une présence réelle de Jésus. Autrement réelle que la présence sacramentelle, mais non moins réelle.

Et c’est pour cela que la charité, l’amitié divine est urgente. c’est chercher à avoir une amitié personnelle avec son frère, sa soeur, c’est -avec la prière silencieuse- la manière d’entrer dans cette amitié personnelle avec Jésus.

Grégoire +

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L'amour est un abîme qui veut tout

28 Juin 2021, 16:14pm

Publié par Grégoire.

L'amour est un abîme qui veut tout

« Le Fils de l’homme n’a pas de lieu où reposer la tête… Suis-moi et laisse les morts enterrer leurs morts »

Pourquoi une telle radicalité ? Ne pas enterrer son père, ne pas avoir de lieu à soi ?! Qu’est-ce que ça signifie ?

Cette radicalité que Jésus attend n’est pas un idéal ou un but à atteindre. Cette radicalité c’est d’abord Jésus qui nous dit son don. Son don est substantiel, radical, total, définitif. C’est un don qui ne peut pas être repris. Il est sans condition.

Et pour être pris, touché, mordu par son don, cela exige un esprit de pauvreté : user de tout comme ne nous appartenant pas, être en ce monde sans être de ce monde, mais déjà de l’autre. Ça c’est bien Jean Baptiste, François d’Assise, Thérèse de l'Enfant-Jésus …

La pauvreté chrétienne c’est l’effet en nous de cet amour qui est Dieu lui-même. Et ce don est fait, maintenant. Et, pour être possédé par Jésus, il faut avoir le désir d’être entièrement possédé, de vouloir le laisser conduire notre vie, choisir de ne plus avoir d’autonomie propre.

C’est ça Jésus pour nous. Il est relatif à nous absolument : notre vie compte plus pour Lui que la sienne. Il se fait Agneau pour nous. Il offre sa vie en prenant notre place, il nous donne son lien avec Marie : ce qui n’est pas communicable humainement, ce qui le lie à Marie comme Mère et femme, c’est nôtre.

C’est en ouvrant les yeux sur le don actuel de Jésus pour nous qu’on peut tout lui donner. Parce qu’il me donne sa dignité, qu’il donne à notre vie une fécondité divine, cet amour -qui est lui-même— appelle un don total. Total mais personnel. Il n’y a rien de plus personnel qu’un don.

Chacun vit cette dépendance volontaire vis à vis de Jésus, personnellement. C’est moi face à Lui. Jésus n’attend pas un don efficace, mais qu’on lui réserve ce qu’on a de plus précieux, de plus personnel, ce à quoi on tiens le plus : notre coeur.

Grégoire +

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Qui m’a touché ?

26 Juin 2021, 18:06pm

Publié par Grégoire.

Qui m’a touché ?

« Qui m’a touché ? »

Ces deux histoires, une femme malade et une enfant morte, montre que le mal contre lequel on ne peut rien faire et nos morts, c’est là où Jésus s’unie définitivement à nous.

La femme « avait des pertes de sang depuis douze ans, elle avait souffert du traitement de nombreux médecins, elle avait dépensé tous ses biens sans aucune amélioration, au contraire, son état avait plutôt empiré »

Cette femme malade est considérée comme impure par la loi et -comme les lépreux- est exclue des rassemblements. Et elle va faire ce qui n’est pas permis par la loi.

La petite fille de douze ans en train de mourir, est source de désespoir pour son père et les gens de sa maison « Ta fille vient de mourir. A quoi bon déranger encore le maître ? »

On a ici tout les drames humains : l’impuissance de la science -la médecine-, le désespoir engendré par la mort, l’exclusion par la loi, le regard sur le mal comme un obstacle infranchissable et la dureté des grands prêtres qui imposent des lois religieuses qui ne sont que préceptes humains !

Le coeur de cet évangile c’est l’audace folle de cette femme : elle va toucher Jésus. Toute la foule le touche et pourtant elle seule a un vrai contact avec Lui.

C’est ça la nouvelle alliance : Dieu qui se fait relatif et vient s’unir à chacun de nous dans notre chair, par ce simple touché. Pourquoi ? Parce que aimer réclame le don de tout nous-même, donc de toucher l’autre. La parole ne suffit pas. Parler c'est, normalement, déjà communiquer quelque chose de nous-même. Mais toucher quelqu’un, donner la main, embrasser, c’est se livrer, se donner.

Aimer c’est être relatif à un autre, tel qu’il est. C’est bien la nouvelle loi : « aimez-vous les uns les autres » C’est pour ça que toutes nos rencontres, tout nos gestes humains, nous préparent à toucher Jésus dans l’Eucharistie. 

Jésus est vulnérable à notre toucher « Qui m’a touché ? » C’est le cri de Jésus quand on communie « est-ce que tu me touches vraiment ? Est-ce que tu attends quelque chose ? Est-ce que tu es là pour moi quand tu me reçois ? Est-ce que tu me livres toutes tes peurs, tes désirs, tes attentes ? »

Nos pauvretés, nos misères, là où on ne s’en sort pas, Jésus les permet pour qu’on ait cette audace d’aller le toucher, d’aller le prendre et tout lui mendier.

Souvent nous sommes comme cette foule « la foule t’écrase et tu dis 'qui m’a touché' ? » ça c’est extraordinaire. Tout ces gens n’étaient pas en règle, n’étaient certainement pas allé se confesser. Et Jésus accepte d’être touché par des gens qui ne sont pas prêt. Ça ne le dérange pas. Au contraire. Il est donné en pure perte. Il vient chercher ce qui est perdu, malade, mort. C’est la gratuité de Dieu. Il est donné, même quand on ne fait pas attention à Lui. C’est de fait difficile d’être conscient que l’Eucharistie c’est réellement Jésus pour moi. Seul lui peut nous dire son don !

Dans la communion, Jésus nous crie « qui m’a touché ? ». Il veut nous saisir : « Jésus saisit la main de la petite fille et lui dit : Lève-toi » et, Il nous dit « Lève-toi ! ne crains pas, croit, ait confiance, j’attends ton audace, crois que je viens pour toi  »

Grégoire +

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Ravi de joie à la voix de l'Epoux

24 Juin 2021, 11:41am

Publié par Grégoire.

Ravi de joie à la voix de l'Epoux

Cette fête de la naissance de St Jean Baptiste, doit nous mettre dans la joie, comme dit la prière d’ouverture « Accorde a ton Eglise le don de la joie spirituelle » Il y a aujourd’hui une grâce de Joie ! Comment recevoir cette joie en nous ?

La joie de cette fête vient de cette naissance complètement gratuite. Rien n’y disposait : Elisabeth était stérile et trop âgée. Cette joie c’est la joie de Dieu qui nous communique sa fécondité.

Et il vient chercher des personnes qui ne l’attendent plus : Sarah ricane quand on lui annonce qu’elle aura un enfant. Et Zacharie n’y croit plus beaucoup. Notre joie vient qu’on est aimé d’un amour fidèle, Dieu est éternellement fidèle ! Et il nous aime d’un amour complètement gratuit.

La joie de ce soir vient aussi de la sainteté de JB a 6 mois. Quand la V.Marie rend visite à Elisabeth. Marie porte Jésus en elle, et sa salutation remplie Elisabeth et JB d’Esprit Saint. C’est cela la sainteté : la joie de Dieu qui prend l’initiative de venir habiter avec nous, en nous. JB est rempli d’Esprit St dans le sein de sa mère !

Cette gratuité de Dieu, qui nous devance, est source de joie. Il vient chercher les plus petits. Et il se donne là à travers un simple geste de charité : Marie qui va voir sa cousine. Quand on communie, on est possédé par l’Esprit St et cela doit nous remplir de joie, tout Jésus vient en moi !

Jean Baptiste a une mission unique, celui d’être le précurseur, celui qui annonce et révèle l’Agneau. Il est conduit au désert pour que se creuse en lui une attente. Pourquoi cela nous met dans la joie ? Parce que, tout ce que le Père a fait en JB c’est pour nous ! On n’a pas le droit de le regarder de l’extérieur, comme des spectateurs.

Aujourd’hui JB nous dit comme un  Père, un Maitre, un frère, un protecteur « Comme moi, laissez vous conduire. Je vais vous conduire au désert ». Ça doit nous donner beaucoup de joie et accepter d’être petit, caché, en attente de ce que le Père veut nous donner. Accepter d’être au désert, caché dans nos lieux de vie, avec cette certitude que le Père veut se servir de nous pour l’annoncer !

JB est le St patron de la joie, même si au désert il a des paroles rudes ! Pourquoi patron de la joie ? Car la joie de JB c’est d’annoncer à l’épouse, à l’Eglise que nous sommes, que l’Epoux, le Sauveur, l’Agneau est là, au milieu de nous, pour nous : Dieu s’est incarné pour nous ! Son amour va jusque là. JB révèle la présence de Celui qui vient nous chercher, parce qu’il nous aime.

Et pour avoir cette joie au coeur, il faut demander à JB d’aimer la gratuité, la petitesse et la pauvreté. Seul les pauvres, les petits qui acceptent d’être cachés sont joyeux car ils ne s’appuient pas sur eux-même.

Ça c’est JB : il  est la voix qui nous crie à nous, dans notre désert : « mendiez à Dieu de tout vous donner, soyez vrai et simple avec Lui et sa gratuité va surabonder pour vous, Dieu veut vous donner au-delà de ce que vous pouvez acquérir et imaginez, et soyez absolument certain de sa fidélité de Père pour vous. »

Grégoire +

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Passons sur l’autre rive

19 Juin 2021, 19:23pm

Publié par Grégoire.

Passons sur l’autre rive

« Passons sur l’autre rive. »

Notre vie chrétienne c’est d’abord une initiative de Jésus. C’est Jésus qui nous est présent actuellement et qui veut nous faire passer sur l’autre rive. C’est son oeuvre ! Ce n’est pas d’abord notre responsabilité, nos efforts. Il s’agit de Dieu qui vient nous chercher ! Pour nous faire entrer dans la vraie vie, la sienne.

Entendre cette parole, c’est accepter son initiative. Jésus vient me conduire au Père. L’autre rive, c’est le Père. Et Jésus désire le Père pour nous et vient nous y conduire.

Un jour, nous vivrons pleinement cette vie. Le jour de notre mort nous entrerons pleinement dans cette vie qui est Dieu. En attendant, nous la vivons déjà par Lui. La foi c’est, sur terre, vivre déjà de l’autre rive.

Cette initiative de Dieu, c’est comme la traversée d’une mer. Qui a déjà pris le bateau ? Parce que sur une barque on voyage léger, on n’emporte pas grand chose. Impossible d’emporter une maison, quinze valises, ses lingots…

C’est bien le dépouillement, la pauvreté de tout nos projets qui permet à Jésus de nous faire traverser. Si nous sommes trop chargés, nous coulons.

Alors Jésus nous dit chaque jour « Veux-tu déjà vivre de l’autre coté ? Lâche tout et passons sur l’autre rive »

 

« Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »

Cette traversée, c’est notre vie terrestre. Et c’est expérimenter que non seulement nous ne maitrisons pas grand chose, mais que nous sommes lézardés, secoués, fragilisés : ça tangue de partout. Notre vie ne tient pas à grand chose. Et, devant nos luttes, Jésus semble dormir.

Notre vie sur terre, c’est laisser Jésus nous dépouiller de toutes nos assurances, nos sécurités, pour retrouver cette confiance, cet abandon, cette naïveté des touts-petits ! L’enfant c’est celui qui attend tout de son père. Tout ! Celui qui compte sur lui-même, qui a ses idées sur ce qu’il doit être, qui pense pouvoir se convertir, va s’accrocher au bateau, au temps qu’il fait, accumuler les bouées, redouter les tempêtes, chercher des moyens pour s’en sortir…

« Nous sommes perdus, cela ne te fais rien ? » c’est la phrase de ceux qui veulent que Dieu soit à leur service. Que Dieu soit une aide, un secours, une assurance tout risques ! Mais Jésus n’est pas utilisable. Il n’est pas au service de notre vie humaine ! Il est La Vie. Et Jésus permet qu’on soit perdu. Il veut qu’on expérimente notre rien, notre néant. C’est la vérité de ce qu’on est. Plus on connait son néant, plus on connait la gratuité inouïe du Père pour nous, la bonté de Jésus, plus l’abandon envers lui grandit.

 

« Silence, tais-toi ! »

C’est la prière a dire dans toute nos luttes ou tentations de désespoirs; Toutes nos tentations sont du désespoirs. On est désespéré quand on pensait savoir comment s’en sortir, quand on s’est fait mesure de notre vie. Le désespoir est un orgueil blessé, replié sur lui-même. A cela, il faut dire avec Jésus « Silence, tais-toi ! » Il n’y a pas de discussion avec ce qui en nous est triste, de mauvaise humeur ou désespéré.

Et ce silence que Jésus veut installer, c’est le fruit de présence aimante. Le silence est toujours un signe de l’amour. L’amour creuse en nous un silence, où l’autre devient tout pour nous.

 

« Qui est-il donc, celui-ci ? »

Cela c’est la vraie question, c’est le passage sur l’autre rive : sortir d’un regard auto-centré, ou on est inquiet de soi, et on ne demande que « suis je reconnu ? Suis je quelqu’un ? » On s’en fout ! On n’est pas ce qu’on fait !

La question véritable est : « qui est donc celui qui est ma source ? Pourquoi aie-je le sentiment qu’il dort ? que fait-il ? Quel abandon réclame-t-il ? »

Jésus attend qu’on cherche à le connaitre pour lui-même. La plus part des orphelins un jour recherche leur parents biologiques.

Et nous, lorsqu’on décide de chercher qui il est, de le connaitre pour lui-même « mais qui est-il donc, celui-ci ? Qui est ce Dieu ? » Alors on découvre Celui qui a tout dans sa main, Celui qui de toutes éternités m’attend, me porte, me conduit, Celui pour qui on est unique, le seul qui puisse combler nos désirs de connaitre, d’aimer, de créer.

Alors on est sur l’autre rive. La vraie. Jésus est l’autre rive.

« Passons sur l’autre rive : oublie toi, laisse moi te prendre en moi, vivre en moi »

 

Grégoire +

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