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L’idolâtrie de la vie

27 Août 2020, 22:29pm

Publié par Grégoire.

L’idolâtrie de la vie
L’idolâtrie de la vie

Dans un petit fascicule éclairant et plein d’humour, Olivier Rey, mathématicien et philosophe, tente d’expliquer les raisons qui ont conduit d’un côté, l’Etat à prendre les mesures drastiques dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus et de l’autre, les citoyens à se laisser docilement confiner deux mois durant.

 

« Pourquoi c’est à partir d’un certain moment qu’on a plus voulu ‘crever de faim’ ? » 

Partant de l’histoire de la révolution française, Olivier Rey tire le fil d’une soumission tissée à force de prise en charge par l’autorité publique. En effet, « plus le pouvoir central porte secours aux citoyens, plus ceux-ci sont enclins à lui reprocher les maux dont ils souffrent ».

 

Par ailleurs, la désacralisation de nos existences ont conduit à idolâtrer la vie, à la considérer pour elle-même, comme une fin en soi : à défaut de pouvoir « donner sa vie », nous sommes désormais contraints de la « sauver ». Et si « jadis, la mort était le terme nécessaire de la vie terrestre, que la médecine pouvait dans certains cas retarder. Aujourd’hui, la mort est un échec du système de santé ». Dans ce contexte, les exigences en matière de santé deviennent exponentielles et les moyens mis en œuvre, bien que « démesurés », toujours insuffisants.

 

Pourtant, explique le philosophe, « les plus graves dangers auxquels l’humanité dans son ensemble est exposée au XXIe siècle ne tiennent pas à une insuffisance des moyens d’action mais au contraire, à des actions trop importantes en regard de ce que la nature est en mesure de supporter ». Il estime que nous avons atteint aujourd’hui un « seuil de contre-productivité » au-delà duquel les progrès de la technologie présentent « davantage d’inconvénients qu’ils ne procurent d’avantages » et il dénonce le discours ambiant qui, sous couvert d’ « ordre sanitaire » maintient dans une indignation perpétuelle, qui est aussi une dépendance extrême à un système infantilisant : « Nous nous trouvons toujours plus dépendants du système de santé, comme un drogué dépend de sa drogue ». Le monde d’après requiert d’abord un sursaut, un effort sur nous-mêmes. Saurons-nous « nous y mettre » ?

 

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